Les "frappes punitives" envisagées par le président François Hollande contre les autorités de Damas ne permettraient pas de régler le conflit en Syrie, estime Arnaud Danjean, président de la sous-commission sécurité et défense (SEDE) du Parlement européen.
"Telles qu'elles sont envisagées, les frappes punitives ne me paraissent pas une solution très pertinente", a déclaré l'eurodéputé cité par des médias européens.
Il a rappelé à cette occasion que les bombardements des camps de Ben Laden en Afghanistan en 1998 n'avaient pas empêché les attentats du 11 septembre et que les frappes contre les Bosno-Serbes à Sarajevo en 1995 n'avaient pas prévenu le massacre de Srebrenica.
"Ces frappes limitées n'ont aucun impact si ce n'est celui de nous donner bonne conscience", a affirmé M. Danjean.
Tout en jugeant convaincantes les preuves fournies mardi par le gouvernement français selon lesquelles l'attaque chimique du 21 août a émané du camp de Bachar el-Assad, le parlementaire estime que la nature des produits utilisés n'est pas établie.
"Restent les questions sur la nature précise des produits utilisés et sur "qui a décidé quoi?". On ne peut exclure qu'elles [les frappes chimiques, ndlr] aient été le fait de forces autonomes ou que certaines personnes aient voulu mouiller Assad. Il y a encore tout une série de spéculations et de questions qui demeurent", a indiqué M. Danjean.
Dimanche dernier, le président Barack Obama a demandé au Congrès d'approuver une intervention militaire en Syrie.
Le président François Hollande a pour sa part souligné mardi que la France "n'agirait pas seule en Syrie" si le Congrès américain se prononçait contre les frappes.