La question des avortements est d'actualité non seulement pour la Russie, mais dans le monde entier. En Russie, on a essayé à maintes reprises de lutter contre ce mal social. Cette fois, la chef du comité de la Douma d’Etat Elena Mizoulina propose d’introduire des amendements à la législation prévoyant des amendes pour les médecins qui s’occupent des avortements en dépit des recommandations de la loi "Sur les bases de la protection de la santé des citoyens russes ». Une déclaration faite il y a quelques jours dans les pages du journal Izvestia. D’après les statistiques, chaque troisième avortement en Russie est illégal. Dans 30 % des cas, une telle opération provoque des problèmes de santé, la stérilité et même la mort. D’après la législation russe, l’avortement après la 12e semaine de grossesse est interdit sauf en cas de recommandation médicale. Souvent, les cliniques commerciales « oublient » ce fait.
En gros, cette mesure législative prévoyant des amendes pour les médecins non consciencieux peut s’avérer inefficace, croit la chef de la Chambre Civile, la présidente de l’organisation non-gouvernementale Centre International féminin « L’avenir des femmes », et ambassadrice de l’UNESCO Alexandra Otchirova.
« Bien sûr, ces choses peuvent être discutées. L’initiative ne devient pas une loi même si elle appartient à des personnes très influentes, puisqu’il y a une réaction de rejet. Le problème de l’avortement existe, il faut le prendre au sérieux, pour qu’il y ait un standard infranchissable sur les questions médicales, sociales et morales. En cas de violation, la responsabilité doit être inévitable ».
Mais une femme peut-elle prendre la décision de tuer son enfant seulement à cause de problèmes financiers ? Le médecin gynécologue, docteur ès sciences médicales Vassili Osadtchev ne le croit pas, et pense que nous devrions étudier l’expérience occidentale.
« Là, la population est mieux informée sur la contraception et la planification familiale qu’en Russie. Par exemple, en Hollande, les femmes viennent voir leur médecin lorsqu’elles commencent leur vie sexuelle. Elles reçoivent gratuitement des contraceptifs à hormones. Lorsqu’elles décident d’enfanter, elles cessent de les prendre, et se préparent à la grossesse. Elles abandonnent les mauvaises habitudes si elles en ont, commencent à prendre des médicaments nécessaires, elles subissent un examen médical pour se préparer à la grossesse.
Résoudre le problème de l’avortement par l’interdiction n’est pas une solution, croient les spécialistes. La pratique montre que cela amènera à une hausse de la mortalité féminine à cause de la hausse des soins médicaux illégaux. Et pour le moment, il faut espérer que pour les femmes du monde entier, le renoncement à la maternité sera une exception, et non une règle. /N