Berlin s'oppose à une opération en Syrie sans l'accord de l'Onu

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Il est difficile de qualifier de duel les débats de dimanche entre Angela Merkel de l'alliance conservatrice CDU/CSU et Peer Steinbrück du SPD car les adversaires répondaient aux questions des modérateurs de quatre chaînes, écrit mardi 3 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Il est difficile de qualifier de duel les débats  de dimanche entre Angela Merkel de l'alliance conservatrice CDU/CSU et Peer Steinbrück du SPD car les adversaires répondaient aux questions des modérateurs de quatre chaînes, écrit mardi 3 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

17,6 millions de spectateurs ont suivi ce débat télévisé, qui a tourné principalement autour de l'économie, de l'euro, de l'emploi, de l'enseignement professionnel pour les jeunes, des salaires, des retraites, des finances, de la santé, etc. La chancelière a paru calme et confiante, sortant ses atouts tels que la croissance économique et le bas taux de chômage du pays. Son rival était dans l'offensive, citant les témoignages d'injustice sociale et mentionnant les dettes croissantes dans les secteurs public et du privé.

L'affrontement le plus fort a concerné la Grèce : ce thème inquiète beaucoup les Allemands. Récemment, le gouvernement fédéral a reconnu que ce pays pourrait avoir besoin d'une aide financière supplémentaires à terme – d’un troisième "plan de sauvetage". Merkel n'a pas réussi à en donner le montant exact, arguant du fait qu’"on ignore comment la situation évoluera en Grèce". D'après elle, la pression sur Athènes se maintiendra afin que le pays tienne ses engagements économiques.

Steinbrück a qualifié la situation grecque d'échec de la stratégie du gouvernement fédéral dans la politique européenne. Selon lui, les pays en difficultés, tels que la Grèce, ne doivent pas se voir prescrire des programmes d'austérité à la chaîne. Ils ont besoin d'un projet de relance économique couplé à des stimulations de la croissance.

L'opposition est aidée par la critique de la politique européenne de Merkel. Cela ne devrait pourtant pas influencer significativement les résultats du vote, de même que l'indignation des Allemands contre l'espionnage américain. La chancelière a reconnu que l'activité de la NSA avait affecté la confiance mais elle a déclaré ensuite qu'elle n'avait pas de raisons de ne pas croire aux affirmations des USA et du Royaume-Uni selon lesquelles ils ne mettent pas l'Allemagne totalement sur écoute. Son rival n'a pas manqué de reprocher à Merkel son échec à protéger les Allemands.

Dans les conditions du combat pour la sympathie et les voix des électeurs, l'adoption de positions différentes sur toutes les questions est naturelle. Ce qui met davantage en évidence la coïncidence de positions des candidats sur la question syrienne. Connaissant les dispositions de la majorité absolue de la population, Angela Merkel n'a pas soutenu la politique de Washington. Lors du débat elle s'est prononcée contre la participation de l'Allemagne à l'opération occidentale contre Damas et Peer Steinbrück a tenu le même discours. Les deux adversaires ont déclaré que le mandat de l'Onu était obligatoire pour intervenir et exprimé l'espoir que la réunion des chefs d'Etat au sommet du G20 à Saint-Pétersbourg serait l'occasion de chercher une solution politique à la crise.

Le débat a duré 90 minutes. Le sondage en temps réel de la chaîne ARD donne Steinbrück, qui était plus agressif, gagnant. Il a réduit son retard sur Merkel de 17 points et cette fois 45% des Allemands seraient prêts à voter pour lui contre 48% pour la chancelière. Les arguments et les explications de Steinbrück sont considérés comme plus clairs mais ces mêmes personnes interrogées estiment que Merkel est plus sympathique, compétente, et qu'elle inspire confiance.

Surtout, d'après le sondage, le duel télévisé n'a eu aucune incidence sur les préférences de 47% des électeurs. Par conséquent, le combat pour les voix continue. Le Bundestag, dissous, se réunira aujourd'hui pendant trois heures pour examiner la situation en Allemagne. Angela Merkel et Peer Steinbrück n’y manqueront pas de croiser leurs épées une nouvelle fois.

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