C’est après les 12 jours de marche qui ont rallié les villes de Rochefort et de Nantes et auxquels ont participé plusieurs centaines de gens qui venaient à différentes étapes, que le mouvement s’est donné rendez-vous dans la capitale.
Malgré l’interdiction de la préfecture de police de mener une marche dans la capitale, pour des raison de maintient de l’ordre publique, les « veilleurs » se sont donnés rendez-vous sur l’esplanade de la Défense samedi en fin d’après midi. Sur place un représentant de la police a bien confirmé que la préfecture de police ne va pas tolérer de manifestation. Les participants du mouvement se sont alors dispersés en petits groupes pour marcher vers la place de la concorde sans crée de véritable mouvement de manifestation comme nous l’a expliqué l’un des intervenants :
« Ils essayent de nous interdire, mais nous sommes dans un état de droit et c’est difficile de bloquer des personnes qui marchent calmement, tranquillement, qui n’ont pas de signes distinctifs, pas de banderoles… Ils vont avoir du mal à bloquer des gens qui se déplacent en ce moment deux par deux ou trois par trois. Si c’était une véritable manifestation on serait derrière une banderole et on serait 3000 en train de crier le même slogan, là ils pourraient nous arrêter. En ce moment il y en a deux qui partent par là, trois par là, ils auront du mal à nous arrêter. »
Encore une fois en dépit de l’interdiction les veilleurs se sont bien retrouvés place de la concorde pour discuter, partager et chanter ensemble. La présidente de la manifestation pour tous, a annoncé que les veilleurs et la manif sont pour la même cause, Charles, l’un des seuls à avoir suivi la marche pendant toutes ses étapes nous a avoué que le mouvement est bien née dans un rejet de la nouvelle loi sur le mariage, mais qu’en réalité il aborde un spectre de problèmes beaucoup plus important :
« Cette marche a duré trois semaines et le but vraiment ça a été de marcher et de retisser du lien entre les personnes, de se ré-intéresser à la politique, de ne pas laisser le soin autres que nous mêmes de faire la politique, sinon on arrive à des situations comme celle actuelle en France. Et surtout déplacer l’homme au centre, il n’y a pas que la loi Taubira, il y a aussi les questions de la recherche sur l’embryon, les questions sur l’avortement, les questions sur l’engagement politique, les questions de l’intérêt de chaque homme, on ne peut pas se plaindre des lois qui nous conviennent pas, si l’on ne se mobilise pas, simplement on recrée du dialogue, on renoue du lien social et surtout c’est pour se parler entre concitoyens. On est né en marge du projet de loi Taubira, mais il y a une très belle métaphore qui dit qu’il y a l’écume des vagues et les courants marins profonds. L’écume des vagues n’est qu’une conséquence des courants marins profonds et finalement ces courants marins c’est là qu’on va aller dans profondeur, dans le cœur de l’homme et c’est finalement par des témoignages, par des topos philosophiques, par des réflexions que l’on avance. »
Vous pensez faire bouger les choses ?
« C’est une veillée nationale, mais on ne pense pas abroger ce soir toutes les lois que l’on ne pense pas être forcément bonnes, mais simplement on discute on crée du lien social, on se pose les questions ensemble et surtout on essaye de reconstruire un pays par la culture, parce que l’on voit aujourd’hui que la place de l’homme dans cette société n’est plus présente. »
