Sur le territoire de la centrale, 1000 tonnes d'eau se sont accumulées avec différents degrés de radioactivité. Le problème demande une résolution rapide. Cependant, les événements qui touchent le site, notamment les fuites de matières polluées, indiquent que l'industrie atomique japonaise n’était pas prête à faire face à de tels accidents, a remarqué dans une interview à La Voix de la Russie le conseiller de l'Académie des Sciences Russe, le professeur Alexeï Yablokov:
« Ils ne veulent pas entendre la communauté scientifique, en dehors des atomistes. Ils ont pompé une quantité énorme d'eau et l’ont mise dans des réservoirs. Ceux-ci commencent à fuir. Autour de ces réservoirs, le taux de radioactivité est extrêmement élevé. Si quelqu’un reste quatre heures à proximité, c'est la mort assurée. Et tout cela part dans l'océan, les poissons en subissent l’effet. L’accident a des conséquences multiples. En 2011 déjà, un des liquidateurs avait proposé d’utiliser des monomères et de transformer l'eau en état semi-dur. Cela ne résoudrait pas le problème, mais permettrait au moins d'éviter les fuites ».
Plus de deux ans se sont écoulés depuis l'accident sur la centrale. Les travaux de liquidation se déroulent, parait-il, au rythme prévu. Pourtant, les informations fournies par la société-opérateur sont assez limitées. On n’observe aucune liquidation planifiée. Déjà plusieurs fois, des représentants du gouvernement et de la société TEPCO ont reconnu ne pas avoir de plan précis, souligne Yablokov :
« Ils ont un plan tactique, mais pas de plan stratégique. Ils rencontrent de plus en plus de problèmes. La structure de la station prévoit que le combustible nucléaire irradié se trouve au-dessus du réacteur. Maintenant, au-dessus des réacteurs, il y a une quantité immense de combustible irradié. Si ces réservoirs ne sont plus refroidis, il y aura un accident plus grave encore que la première explosion ».
Fin juillet, la société TEPCO a reconnu pour la première fois que l'eau radioactive continuait de s’échapper du territoire de la centrale nucléaire de Fukushima et de se déverser dans l'océan Pacifique. Lundi, le premier-ministre japonais Shinzo Abe s'est empressé de calmer l'opinion publique. Il a déclaré que le gouvernement prendrait le plus vite possible les mesures nécessaires pour le nettoyage de la centrale nucléaire de Fukushima et l’évacuation des déchets radioactifs. Un plan concret sera présenté dans les jours qui viennent. /C