Les membres du sommet du G20 qui se tiendra début septembre à Saint-Pétersbourg ont l'intention d'examiner les questions-clés : la croissance économique, la rénovation de l'architecture financière, la réforme du système fiscal, etc. Cette organisation est-elle prête à jouer le rôle de décideur pour l'économie mondiale?
La crise de 2008 a fait douter les gens de l'efficacité des structures financières internationales comme le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, ainsi que de l'efficacité des alliances comme le G8. Ces derniers se sont trouvés impuissants devant la crise. Le G20 était regardé avec scepticisme. Plusieurs experts pronostiquaient alors la réduction du rôle des structures internationales, pensant que les acteurs les plus importants allaient résoudre les questions politiques et économiques au cours des négociations bilatérales ou trilatérales, en marge de ces sommets. Cependant, selon le directeur général du Centre de l'information politique Alexeï Moukhine, le format « seulement pour les siens » ne s'est pas imposé :
« Dans le cas présent, les États-Unis et la Chine dominaient, et ont tenté de créer le format G2. Mais ce format n’a pas été accepté à cause des contradictions assez fortes entre ces pays. Ils se sont avérés trop semblables, c'est pourquoi ils ont commencé à s'écarter mutuellement. Les négociations en marge des rencontres officielles sont menées et seront toujours menées. Mais elles peuvent être menées seulement pour élaborer la position générale si la composition des participants est plus large. Finalement, tout mène vers le format du G20. »
Le scepticisme en ce qui concerne le G20 s'expliquait par le fait que ses participants étaient trop différents. Le G20 regroupe les pays avec un niveau différent de développement, avec différents rythmes de croissance économique, jouant un rôle différent dans le système de la répartition internationale du travail. Il y a donc des façons différentes de voir l’organisation du monde, des intérêts et une vision différents des mêmes problèmes. Sur quoi pourront-ils se mettre d'accord ? Les experts reconnaissent cet état de fait, mais les problèmes provoqués par la crise concernent les pays industrialisés, les pays en voie de développement, et on peut les résoudre seulement en coordonnant les intérêts, aussi difficile que cela puisse être, considère le vice-directeur du Centre de la situation politique Alexeï Zoudine :
« Rappelons que l'apparition du forum du G20 était appelée à élargir le cercle des États échangeant périodiquement leurs opinions, puisque l'ancien format - d'abord le G7, puis le G8, ne s’avérait pas trop efficace. On peut considérer l'apparition du G20 comme un pas en avant sur la voie de l'augmentation du niveau de coordination entre les principaux acteurs mondiaux ».
Il faut comprendre que les forums internationaux comme le G20, ne résolvent pas les problèmes globaux au sens propre du terme. Ils n'ont pas de telles responsabilités, et une telle question ne se pose d'ailleurs pas. Le but principal consiste en un échange sincère d’opinions et la recherche des convergences sur les questions les plus aiguës (au sein du G20, il y en a quelques unes). Il est important de trouver une approche qui puisse arranger tout le monde, et la réalisation pratique des décisions communes peut se réaliser au niveau des États. Ainsi, les mesures de régulation des marchés financiers proposées en 2009 au sommet à Pittsburgh furent plus tard fixées dans les directives de l'Union européenne, et ensuite dans les législations nationales. Les experts n'excluent pas que les décisions sur les questions-clés annoncées pour le sommet le 5-6 septembre, se reflètent également dans les actes législatifs postérieurs. /N
