Selon lui, l’OAK a conclu des contrats de vente de 173 avions civils pour 9 milliards de dollars et des contrats de fourniture des services avec le ministère russe de la Défense pour 3 milliards de dollars. MAKS 2013 était donc particulièrement fructueux pour le consortium russe.
« Lors de MAKS on a pu voir en vol nos principaux matériels de combat et les matériels qui sont aujourd’hui en dotation dans les forces armées de notre pays. C’est peut-être le seul salon où l’on peut voir en même temps quatre chasseurs exécutant les acrobaties aériennes avec une précision exceptionnelle – il s’agit de Mig-29, mais aussi de Su-30 et de l’avion de cinquième génération T-50. Un important contrat a été par ailleurs signé avec le ministère de la Défense pour la fourniture des activités de service des avions en exploitation. On a en outre signé toute une série de contrats avec les sociétés de leasing en vue de fourniture d’avions ce qui agrandit notre portefeuille de commandes jusqu’à deux cents avions. »
C’est le vol de l’avion civil Soukhoï SuperJet-100 qui était le plus attendu. Cet avion sera bientôt exploité sur les lignes régulières en Mexique et aux Etats-Unis.
« Les avions vont prochainement être utilisés sur nos lignes régulières Interjet. On nourrit de grandes espérances quant à l’exploitation de ces avions en Mexique. D’une part, c’est un client important qui est le plus grand transporteur à l’intérieur du pays, d’autres part, il s’agit des activités de service non seulement en Russie mais aussi en Amérique latine. »
La présentation d’un cargo spatial habité de nouvelle génération dans le pavillon de Rosaviakosmos a créé une sensation au salon. Le nouveau cargo viendra remplacer les Soyouz et les Progress. Ses constructeurs ont fait de leur mieux et le cargo a donc toutes les a chances de surpasser Orion américain. Le vaisseau de six places est capable de transporter jusqu’à 500 kg. Il pourrait même effectuer des vols habités vers la Lune.
C’est également pour la première fois que le missile sol-air à moyenne portée S-350E Vitiaz (Preux) a été présenté au public par son concepteur, consortium russe Almaz-Anteï. Cette arme, unique au monde, a fait fureur chez les experts. Ilia Issakov, constructeur en chef du missile :
« C’est un système nouveau, très prometteur, unique au monde. Il remplacera les missiles S-300. Il s’agit du premier système qui est capable d’effectuer les frappes à la ronde, suivre les cibles tout en restant en contact avec les missiles. Ce n’est pas, par exemple, le cas du système français Arabel qui n’a pas de liaison avec les missiles. On ne craint donc pas la concurrence. »
Les constructeurs russes coopèrent souvent de façon étroite avec leurs collègues européens, surtout en aviation civile, ce qui ne doit pas surprendre parce que la réalisation des objectifs que se fixe l’aviation russe, prend l’appui sur une large coopération internationale, explique M. Pogossian.
« On doit utiliser toutes les meilleurs compétences qu’offre le monde pour réduire la compétitivité. Même si l’on prend le marché de l’aviation civile, le marché russe occupe moins de 50% de la production. L’utilisation des compétences que possèdent aujourd’hui nos partenaires étrangers, nous permet de répondre aux demandes de nos éventuels clients. Strictement parlant, Airbus, par exemple, n’est pas un projet européen. Ses moteurs sont notamment d’origine américaine. »
Des contrats pour près de 16 milliards de dollars ont été signés en marge du salon aérospatial international MAKS 2013 à Joukovski. Les Russes ont donc montré la classe dans le ciel mais aussi à la table de négociations.
