Le conflit syrien fait grimper le cours du pétrole

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Les pays occidentaux sont sur le point de lancer une opération contre la Syrie, provoquant une hausse significative des cours pétroliers, écrit jeudi 29 août le quotidien Kommersant.

Les pays occidentaux sont sur le point de lancer une opération contre la Syrie, provoquant une hausse significative des cours pétroliers, écrit jeudi 29 août le quotidien Kommersant.

Hier, le prix du baril en Europe a pratiquement atteint la barre des 120 dollars, pour la première fois depuis six mois. Première cause : les investisseurs craignent que l'Iran, fournisseur de pétrole, se retrouve impliqué dans le conflit. L'an dernier Téhéran menaçait notamment de bloquer le détroit d'Ormuz où transitent 20% du pétrole avant d'arriver sur le marché mondial.

Hier, le baril de Brent sur le marché spot a atteint 119,7 dollars, en hausse de 2% à l’ouverture. Le baril de brut russe Urals a également enregistré un record depuis plusieurs mois en arrivant à 117,9 dollars. Depuis deux mois de hausse constante le cours pétrolier a augmenté de 17-19%, sachant que l'augmentation depuis le début de la semaine s'élève à 5-6,4%.

La montée en flèche des cours pétroliers ces derniers jours a été provoquée par la crainte d’une opération américano-britannique contre la Syrie. Il a été annoncé lundi que Washington et Londres concentraient en Méditerranée des unités navales qui pourraient participer à l'attaque de sites en Syrie - un scénario prévu par la résolution examinée hier soir à New York par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Les acteurs du marché craignent que le début de l'opération puisse provoquer la rupture des fournitures pétrolières provenant du nord de l'Irak, qui transitent par la Syrie.

Toutefois, ce n'est pas tant l'opération en Syrie ou les perturbations des livraisons pétrolières qui effraient les investisseurs, mais plutôt l'escalade de la situation dans l'ensemble de la région. Selon Oleg Popov d'Allianz Investments, l'opération militaire pourrait changer foncièrement la situation au Moyen-Orient car on en ignore les conséquences. Les plus grandes craintes sont associées à l’implication éventuelle de l'Iran, principal allié du régime syrien, dont les relations avec les pays occidentaux restent tendues. "Une opération militaire contre la Syrie augmente les risques d'une opération contre l'Iran également, ce qui pourrait avoir de graves conséquences pour le marché pétrolier", déclare Dmitri Tcherniadiev d'Alfa Capital.

Impliqué dans le conflit militaire, Téhéran pourrait notamment bloquer le détroit stratégique d'Ormuz, par lequel pratiquement tout le pétrole produit en Arabie saoudite, au Koweït, au Qatar, en Irak et aux EAU transite. Cela représente 17 millions de barils par jour, soit 20% de la consommation mondiale. D'autant que le plan de minage du détroit a été élaboré l'an dernier déjà, lorsque les relations avec les pays occidentaux se sont aggravées. "Si la navigation via ce détroit était fermée, cela provoquerait une immense pénurie sur le marché pétrolier mondial, entraînant la montée en flèche des cours pétroliers", explique Dmitri Tcherniadiev.

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