Gazprom pourra-t-il éviter le troisième paquet énergétique ?

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Cet automne, la Russie et l’Union Européenne continueront les négociations sur le Troisième paquet énergétique. Pour le moment, c’est la principale pierre d’achoppement entre Moscou et Bruxelles, les parties faisant preuve toutes deux d'une large intransigeance. Les experts n’excluent pas que, l’automne et le froid approchant, les partenaires deviennent plus compréhensifs.

Le Toisième paquet énergétique comprend six actes législatifs visant à mieux répartir le commerce – production et transport - des ressources énergétiques en Europe. Ainsi, les producteurs de gaz et d'énergie électrique ne doivent pas posséder les réseaux électriques ou gaziers. Les fonctionnaires européens assurent qu'il s'agit d'augmenter de stimuler la concurrence et de permettre à de nouveaux acteurs d'entrer sur le marché et de faire baisser les prix. A Moscou, beaucoup pensent que c'est une manière de faire pression sur Gazprom, pour que l'entreprise renonce à ses contrats à long terme et qu’elle choisisse des contrats spots, c’est-à-dire qui tiennent compte des prix en cours à la bourse. Par la suite, l’interdiction stricte faite aux fournisseurs de ressources énergétiques de contrôler les réseaux de distribution a été assortie de variantes plus flexibles. Mais celles-ci n’arrangent pas non plus la partie russe. Alexandre Pasetchnik, chef du département d'analyse du Fonds pour la sécurité énergétique nationale affirme :

« C’est la principale pierre d’achoppement dans les relations énergétiques. Le propriétaire du gazoduc, en l’occurence Gazprom, doit réserver près de 50% de ses capacités à d’autres membres du marché gazier. En Europe, il n’y a pas d’autres producteurs de gaz. Il faut supprimer cette règle incohérente. Si elle est maintenue, le retour sur investissement des systèmes de transport gazier diminuera. En pratique, l’accès obligatoire des tiers (en dehors du fournisseur et du consommateur) à l’infrastructure de transport gazier, mis en place par le Troisième paquet énergétique, diminue les garanties de livraison du gaz sur contrat et augmente les risques pour les gros investisseurs. L’investisseur a besoin d'une garantie de retour sur investissement. Mais comment offrir cette garantie si la moitié du gazoduc est réservée à un fournisseur inconnu et peut-être inexistant ?  »

La partie russe sait comment sortir de l’impasse. Le directeur de l’institut de l’énergie nationale Sergei Pravosoudov déclare :

« Le principal problème concerne les gazoducs déjà construits, OPAL et South Stream. Il faut que ces projets reçoivent un statut intergouvernemental et qu'ils ne soient pas régis par le Troisième paquet énergétique, pour qu'il n'y ait pas à réserver la moitié du gazoduc à des fournisseurs imaginaires. L’UE fait des exceptions pour les projets qui lui sont importants. Pourquoi ne pas faire la même chose pour le projet russe ?  »

Les experts pensent que la position de la partie européenne lors des négociations à la rentrée se sera adoucie. Le Vieux Monde ne peut pas se passer du gaz russe et, en hiver, la demande en ressources énergétiques augmentera. Cela ne veut pas dire que la solution sera simple et rapide, mais un compromis sera probablement trouvé.    /N

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