Nicolas II et les conventions de la Haye

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L’idée du contrôle global des armements a 115 ans. Le 24 août 1898 le ministre des AE de l’empire de Russie le comte Mouraviev a adressé une note circulaire à tous les diplomates accrédités auprès du gouvernement russe.

La Russie proposait de convoquer une conférence internationale pour « mettre fin aux armements incessants et trouver les moyens permettant de prévenir les malheurs qui menacent le monde entier ».

L’initiateur de la conférence était l’empereur russe Nicolas II. La correspondance diplomatique avec les partenaires commencé par Pétersbourg a duré jusqu’à la fin de 1898 et il a été finalement décidé de convoquer la conférence à la Haye. Les préparatifs ont pris encore quelques mois et la Première conférence de la Haye s’ouvrait le 18 mais, le jour anniversaire de l’empereur, et s’est poursuivie jusqu’au 29 juillet.

L’ideé du contrôle des arements et de création d’un cadre « humain » des hostilités, pourquoi a-t-elle fait son apparition à cette épque? Certains historiens évoquent plusieurs causes. La première était politique et consistait à créer en Europe une situation stable et favorable à la Russie. La deuxième était de nature idéologique et notamment donner de la Russie l’image d’un grand empire porteur de l’idéal de paix et de justice. Et enfin, la troisième cause était d’origine financière et avait pour but de « geler » les budgets militaires ce qui était important pour la Russie en butte à des difficultés économiques. D’une façon plus générale, Nicolas II a décidé de prolonger la politique de son père Alexandre III entré dans l’histoire comme pacifiste. En effet, c’était l’unique empereur russe dont le règne était entièrement pacifique pour la Russie, raconte le chargé de cours de la chaire d’histoire universelle et nationale de l’Institut des relations interbnationales Yaroslav Vichaniakov :

« A cette époque, au temps d’Alexandre III et durant les premières années de règne de Nicolas II, la politique européenne prenait une nouvelle configuration liée, par exemple, à la formation de l’Alliance russo-française de 1892 (devenue Entente par la suite). 1882 a marqué la formation de la triple alliance d’Allemagne, d’Autriche-Hongrie et d’Italie. C’est pour cette raison que les conférences de la Hay (la première et la deuxième qui n’allait pas tarder) était considérées comme un outil de refrènement de la course aux armements qui avait commencé. »

La Convention de la Haye est devenue le premier document international sur les lois et les usages de la guerre limitant l’emploi de certains armements. On peut dire qu’elle avait jeté les bases du système de sécurité international. Les normes du droit international s’appliquant à la guerre élaborées par les conférences de la Haye de 1899 et de 1907 ont été reprises par les Coinventions de Genève de 1949.

Ces Conventions restent toujours valables principalement comme formulation des principes et des normes du droit international s’appliquant à la guerre et reconnus par la majorité des États. Leur respect est obligatoire et leur violation s’assimile à un crime de guerre punissable. Faisons remarquer que l’Union Soviétique a déclaré au coeur de la Seconde guerre mondaile qu’elle avait l’intention de respecter les dispositions des conventions mais uniquement sur la base de réciprocité. Ce faisant, l’URSS respectait inconditionnellement certains points concernant le traitement humain des prisonniers de guerre malgré les atrocités commises par les nazis à l’égard des prisonniers de guerre soviétiques.

Et pourtant, les normes figurant dans les conventions sont quelque peu détachées de la réalité. Si elles étaient apploiquées à la lettre, il y longtemps qu’il n’y aurait plus de guerres. Mais, malheureusement, l’expression « la paix pour le monde » très populaire en son temps, reste toujours du domaine des voeux pieux, estime l’historien militaire, le lieutenant-colonel Iouri Veremeev :

« Ces régles ne tiennent pas compte des réalités de la guerre et c’est pour cette raison qu’elles n’ont jamais été appliquées par personne. Les États pouvaient les appliquer en fonction de leurs intérêts et des objctifs poursuivis. En même temps, les conventions faisaient office d’outil de propagande jouant contre l’adevrsaire. Accuser l’adversaire de tous les maux fait partie des procédés bien connus d’autant plus que toute convention prévoit des sanctions contre les États dont les armées ne les respectent pas. Pourtant, dans toute guerre, il y a les vainqueurs et les vaincus et personne n’a jamais osé juger les premiers. »

C’est toujours l’expression éculée « deux poids deux mesures » qui caractérise la façon dont l’Occident interprète acuellement les Conventions de la Haye pour ne citer que les activités du Tribunal de la Haye pour l’ex-Yougoslavie. En effet, certains généraux des Balkans et ex-leaders sont déclarés criminels de guerre alors que d’autres (lire les alliés) n’ont fait que se défendre au cours de la lutte pour l’indépendance. Selon Iouri Veremeev, les conventions internationales ne sont pas conclues pour être rigoureusement respectées. Les limites sont imposées par les intérêts nationaux et c’est de cette façon qu’elles étaient interprétées depuis toujours par le « monde civlisé » dans son ensemble. Et seule la Russie croyaient qu’il fallait tenir la parole donnée.

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