De l’avis des experts, les marchandises ukrainiennes ne supporteront tout simplement pas la concurrence face à des produits européens d’importation. De plus, dans le dit contexte la Russie, le Bélarus et le Kazakhstan n’excluent pas devoir étudier des mesures en vue de protéger les intérêts des membres de l’Union douanière.
Comme l’a noté le président russe Vladimir Poutine à une réunion, axée sur l’essor économique et social de la région de Rostov, les pays groupés dans l’Union douanière seront obligés de faire cette démarche, si l’Ukraine entre dans la zone de libre échange avec l’UE.
« Si nos voisins libéralisent considérablement le régime douanier avec l’UE, sur le marché de l’Ukraine vont en effet affluer d’assezbonnes marchandises pour le rapport qualité/prix, mais cela conduira à l’évincement des marchandises ukrainiennes de leur propre marché. Alors les pays membres de l’Union douanière devront penser à des mesures de protection. Et une telle possibilité existe. »
M. Poutine a attiré l’attention aux difficultés que pourra rencontrer le marché russe. Dans une telle situation « il sera malaisé de comprendre l’étiquette, le pays d’origine » des produits, ce qui placera les fabricants russes dans une « situation assez difficile ».
Un renforcement de contrôle des marchandises à l’entrée en territoire de l’Union douanière permettra d’éviter une telle menace, considèrent des eexperts. Une vérification supplémentaire ralentira le fonctionnement des points de passage douaniers. Une situation pareille a eu lieu à la frontière russo-ukrainienne à la mi-août. Comme on l’a reconnu plus tard à Kiev, la faute de cet « embouteillage » incombait partiellement à des sociétés ukrainiennes. A l’avenir un contrôle total, prévoyant le déchargement complet et la vérification de la conformité des marchandises aux standards de l’Union douanière, peut devenir obligatoire.
En cas d’une telle menace les pays sont en droit de prendre des mesures de protection, anti-dumping et compensatoire, indiquent les règles de l’OMC. Cela ne fera qu’ajouter des problèmes à l’Ukraine. Selon les plus optimistes des calculs, elle ne pourra réorienter radicalement des exportations de l’Est vers l’Ouest dans cinq à dix ans seulement. Au pire des cas d’ici à deux ans Kiev devra sauver à la fois plusieurs branches d’industrie et d’agriculture. Dès à présent nombreux sont les spécialistes à considérer que l’adhésion de l’Ukraine à la zone de libre échange avec l’UE est une mesure hâtive, dont les perspectives sont bien floues.
