Depuis plus d’un siècle trois grandes agences de notation – Standard & Poor's, Fitch et Moody's – évaluent et rangent les Etats et les entreprises du monde entier en deux catégories : ceux qui sont en mesure de rembourser les emprunts et ce que ne le sont pas.
Norbert Gaillard, économiste, conseiller indépendant et auteur de l’ouvrage A Century of Sovereign Ratings, dévoile les causes de l’influence exercée par les agences de notation Standard & Poor's, Fitch et Moody's sur l’économie mondiale.
« Il existe trois explications du pouvoir qu’ont ces agences. Primo, en cent ans les investisseurs ont pris l’habitude de s’appuyer sur la notation financière. Secundo, et ceci est la chose la plus importante pour comprendre le problème existant, depuis des années 1920 les investisseurs estiment qu’ils doivent utiliser la notation financière. Ce qui veut dire qu’au moins 30-40 % de valeurs mobiliers détenues par les fonds d’investissements internationaux aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, appartiennent aux pays et compagnies ayant la notation la plus élevée. La troisième raison du grand pouvoir de ces trois agences tient au fait que la notation financière figuraient dans les statuts financiers de la Grande-Bretagne, de la France et de nombreux autre pays. Je pense qu’aujourd’hui le problème majeur est ce que le système financier y compris celui de l’Occident, s’appuie sur la notation financière. »