Actualités scientifiques et techniques 22.08.2013

© Photo : RIA NovostiActualités scientifiques et techniques 22.08.2013
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Au sommaire:

- Mission astéroïdes : arracher ses secrets à Bennu

- Les faucons du Kremlin se mettent à voler

- Identification à la démarche

- l'épizootie des pigeons fait peur aux Moscovites

 

Mission astéroïdes : arracher ses secrets à Bennu

Le lanceur américain Atlas-5 équipé du moteur russe Rd-180 doit envoyer en septembre 2016 la sonde Osiris-Rex en direction de l’astéroïde Bennu.

La mission a pour but d’étudier la composition chimique de l’astéroïde qui est une sorte de machine du temps avec des matières organiques et d’autres vestiges des premiers âges de l’Univers. Une autre tâche consiste à savoir s’il convient pour l’extraction de métaux rares comme l’or, le rhodium et le platinium. « Osiris » précisera également les changements lents de l’orbite de Bennu induits par « l’effet Yarkovski » qui est la force se mesurant en quelques centaines de grammes et agissant sur l’astéroïde à cause des inégalités de son réchauffement par le Soleil dus à sa rotation. C’est très important parce que Bennu fait partie d’objets célestes potentiellement dangereux et il existe une petite probabilité de sa collision avec la Terre d’ici 169 ans.

La mission d’Osiris s’inscrit dans la continuité de l’exploration du système solaire, estime le cosmonaute Sergueï Joukov qui dirige le cluster spatial de Skolkovo :

« Nous n’apprendrons jamais à explorer le système solaire si nous nous limitons au voisinage immédiat de notre planète. La bonne stratégie suppose une combinaison des missions pilotées et automatiques. Le vol piloté doit être précédé des missions de sondes automatiques qui étudient le corps céleste choisi et y débarquent éventuellement un matériel. »

Il y a eu depuis quelques années une profusion de projets d’exploration d’astéroïdes. On propose notamment de les mettre en valeur à des fins industrielles ou les transformer en nuages de poussière pour intercepter une partie de la lumière solaire et ralentir le réchauffement global. Il existe même le projet qui consiste à placer l’astéroïde sur l’orbite lunaire (également à l’aide de la fusée Atlas avec le moteur RD-180) et y envoyer ensuite, comme le proposait le président américain, une mission pilotée. D’ailleurs, on n’a pas encore découvert le corps céleste qui s’y prêterait. De plus, les projets de ce genre ont beaucoup d’adversaires au Congrès des États-Unis et la NASA elle-même est divisée dans cette question, estime le rédacteur en chef de la revue « Les Nouvelles de l’astronautique » Igor Afanassiev :

« Il s’agit du projet plus global de réorientation du programme actuel des vols pilotés de la NASA. Son but n’a pas encore été clairement défini mais un des objectifs proposé consiste à débarquer des humains sur un astéroïde après l’avoir amené à proximité de la Terre. La NASA est en train d’étudier ce projet qu’elle juge difficilement réalisable et assez exotique. »

Les experts supposent néanmoins que le succès de la mission d’Osiris peut apporter des correctifs aux plans de la NASA.

Ce n’est pas la première fois qu’un échantillon de la matière d’astéroïde sera ramené sur terre. Cela s’est déjà produit en 2010, lorsque la capsule contenant plusieurs centaines de poussières recueillies par la sonde japonaise Hayabusa sur l’astéroïde Itokawa est rentrée sur terre. Les Japonais projettent maintenant de lancer en 2014 la sonde plus perfectionnée sous le nom de Hayabuda-2 vers un autre astéroïde. Le temps se chargera de démonter quel est le meilleur projet et qui doit prélever les échantillons : des humains au péril de leur vie ou des sondes automatiques.

 

Les faucons du Kremlin se mettent à voler

Les ornithologues de Moscou sont en train de reconstituer la population d’oiseaux rares. C’est ainsi qu’il y a quelques jours plusieurs jeunes faucons pèlerins ont été relâchés dans l’enceinte du Kremlin de Moscou. Si l’expérience s’avère concluante, ils feront dans quelques années leurs nids sur une des tours de la citadelle.

Les oiseaux de vénerie habitent le Kremlin depuis des dizaines d’années. Il y a des faucons pèlerins et gerfaut et même, depuis peu, un grand-chic. Ils protègent les monuments d’architecture, a raconté à La Voix de la Russie le conseiller du directeur du Service fédéral de protection Sergueï Deviatov :

« Le Kremlin possède depuis longtemps son service d’ornithologie. Il se trouve dans le jardin Taïnitski au pied de la colline Borovitski dans la partie basse du Kremlin. Il y a là un élevage de faucons qui existe depuis les années 1970. C’est le seul moyen qui permet de réduite la population de corbeaux dans l’enceinte du Kremlin et les rues environnantes. »

En effet, les corbeaux portent un grand préjudice aux églises en arrachant les dorures des bulbes. C’est pour cette raison que les ornithologues assistés de faucons inspectent tous les soirs le territoire du Kremlin. Le résultat est évident parce que les corbeaux ne s’installent plus pour la nuit en plein centre de Moscou.

Les spécialistes de Moscou travaillent actuellement à la reconstitution dans l’environnement urbain naturel de la population des oiseaux de vénerie portés sur le Livre Rouge. Les faucons pèlerins s’y prêtent le mieux parce qu’ils faisaient depuis longtemps leurs nids dans les villes et sont parfaitement adaptés aux conditions des mégapoles contemporaines, raconte le collaborateur du centre de fauconnerie de l’Institut de l’environnement Alexandre Borodine :

« Le Kremlin convient surtout aux faucons gerfaut qui y ont depuis longtemps élu domicile, surtout le clocher d’Ivan le Grand dont l’architecture avec ses nombreux renflements rappelle un paysage de montagne. Nous le savons par expérience parce qu’à Moscou ces oiseaux nichent tout en haut des gratte-ciel staliniens. »

Les tours de l’université de Moscou et du Ministère des affaires étrangères rappellent les rochers, offrent une vue panoramique excellente et permettent aux oiseaux de s’entraîner à la chasse. C’était le raisonnement que se faisaient les collaborateurs du centre en cherchant le meilleur endroit pour les petits élevés en captivité. En effet, après avoir passé l’hiver en Afrique, ils sont revenus dans leurs nids aménagés sur les flèches des gratte-ciel.

L’année dernière, 6 petits âgés de 30 jours ont vécu pendant deux semaines dans un enclos spécial aménagé dans une tour du Kremlin. Ils étaient nourris sans entrer en contact avec les humains pour ne pas s’habituer à eux. Puis on a ouvert la porte de l’enclos et il a fallu aux jeunes oiseaux plusieurs jours pour se décider à effectuer leur premier vol. Après cela, tout a marché comme sur des roulettes : deux faucons ont pris la direction de la tour de l’université de Moscou, un autre a choisi le gratte-ciel du quai Kotelniteskaïa et 3 restants ont préféré rester au Kremlin. C’était une expérience concluante et cinq faucons sont venus s’ajouter cette année aux oiseaux ayant élu domicile au Kremlin. Les scientifiques espèrent que la population de faucons à Moscou et en Russie dans son ensemble sera bientôt reconstituée.

 

Identification à la démarche

Il sera désormais plus facile de rechercher les délinquants à cause du nouveau logiciel permettant l’identification à la démarche. Il sera utilisé par les criminalistes à côté de dactyloscopie, d’analyse ADN et de portraits biométriques. Cette technique a été mise au point par l'informaticien de l'Université de Volgograd Sergueï Sivolob. Il a commencé à travailler sur ce logiciel à partir de 2009 dans la cadre de son mémoire de diplôme sous la direction de Victor Boumagine. Cette idée m’a été suggérée par un criminaliste de ma connaissance qui s’occupait depuis longtemps de l’étude de la démarche et avait même écrit un livre à ce sujet, raconte Sergueï Sivolob :

« Les particularités individuelles de la démarche étaient depuis longtemps soigneusement étudiées par les criminalistes à tel point que dans les certains pays, ils faisaient marcher les délinquants en rond pour mieux mémoriser leur démarche et d’autres détails. Cette technique est préférable à l’identification au visage parce que le personnage recherché peut porter un masque ou se détourner de la caméra. De plus, l’identification est souvent rendue aléatoire à cause de la qualité médiocre de l’image vidéo. »

Le programme marche en régime automatique. Dès que le délinquant se trouve dans le champ visuel d’une caméra de surveillance, elle l’identifie au même instant à condition toutefois que l’enregistrement de sa démarche figure déjà dans la base de données. Mais le logiel peut également s’avérer utile même si la base en question est inexistante. Par exemple, un criminel masqué a cambriolé une banque et le cambriolage a été enregistré par une caméra de surveillance. La police a déterminé plusieurs suspects et dans ce cas si la démarche enregistrée par la caméra colle avec celle enregistrée pendant l’enquête, ce sera un élément important de preuve.

Le Centre d’expertises criminelles du Ministère de l’intérieur s’est déjà intéressé au logicielle de Sergueï Sivolob qui peut également trouver des applications en médecine et notamment pour diagnostiquer les maladies de l’appareil locomoteur. Une base de données comprenant des enregistrements vidéo des particularités de la démarche des malades atteints de ces affections est en train de se constituer. Elle permettra aux médecins d’affiner leurs diagnostics.

 

L’épizootie des pigeons fait peur aux Moscovites

Fin juillet, les Moscovites se sont aperçus que les pigeons se comportaient comme s’ils étaient intoxiqués ou malades. Les oiseaux devenaient apathiques restaient bec en terre et volaient bas en heurtant des passants et des voitures. La situation s’est encore aggravée début août, quand a commencé à découvrir des oiseaux morts. Les réseaux sociaux ont tiré la sonnette d’alarme en criant à une épidémie et même à une catastrophe écologique.

Les ornithologues ont fait la clarté dans cette question en précisant que les pigeons étaient atteints de salmonellose et de maladie de Newcastle qu’on appelle encore la peste aviaire africaine. Le virus s’attaque aux organes internes et l’oiseau infecté meurt au bout de quelques semaines. La maladie de Newcastle peut également se transmettre à l’homme par les muqueuses mais cette infection est moins dangereuse pour les humains. Elle dure une semaine et prend généralement la forme d’un rhume, d’une bronchite ou d’une conjonctivite, a raconté le médecin vétérinaire Elena Vertouchkina :

 

« Toute infection virale est dangereuse si elle se double de rhinites chroniques mais si votre système immunitaire et en bon état, vous n’avez rien à craindre. »

L’infection ne peut pas se transmettre à l’homme à conditions de pas manipuler les pigeons malades. Le groupe de risque est principalement constitué des travailleurs des élevages de volailles et du personnel de laboratoire, explique l’ornithologue d’une clinique vétérinaire Natalia Anissimova :

« Vous ne pouvez pas attraper l’infection en passant à côté des pigeons malades dans la rue. Elle ne se transmet qu’au contact avec un ou plusieurs oiseaux malades. Les colombophiles et le personnel des élevages de volailles sont les plus exposés. »

La maladie fait surtout des ravages parmi les jeunes oiseaux. Selon les ornithologues, c’est une sorte de mécanisme d’autorégulation quand la population devient trop nombreuse.

Cette situation inquiète surtout les propriétaires de chats et de chiens mais les vétérinaires les rassurent parce que les compagnons à quatre pattes risquent encore moins d’attraper la peste aviaire que leurs maîtres. Il est cependant recommandé de se tenir à l’écart des pigeons malades.

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