Moscou et Tokyo reviennent sur les Kouriles

© RIA Novosti . Vladimir Fedorenko / Accéder à la base multimédiaNezavissimaïa gazeta
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Les vice-ministres des Affaires étrangères russe et japonais se sont entretenus hier à Moscou sur le traité de paix et la question territoriale des îles Kouriles, écrit mardi 20 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les vice-ministres des Affaires étrangères russe et japonais se sont entretenus hier à Moscou sur le traité de paix et la question territoriale des îles Kouriles, écrit mardi 20 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Cette réunion s'est déroulée conformément à l'entente entre le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre japonais Shinzo Abe - mais les différends fondamentaux demeurent entre les deux pays.

Le Japon revendique en effet quatre îles du sud de l'archipel des Kouriles détenues par la Russie tandis que pour cette dernière, ce problème a été réglé à l'issue de la Seconde guerre mondiale. Toutefois aujourd’hui, en raison de l'approfondissement du conflit entre Tokyo et Pékin, la politique russe du Japon s’est assouplie.

L'entretien s'est tenu entre le vice-ministre russe des Affaires étrangères Igor Morgoulov et son homologue japonais Shinsuke Sugiyama. Le ministère russe des Affaires étrangères (MAE) a déclaré à l'agence Interfax qu'il serait question d’un traité de paix ainsi que d'autres problèmes internationaux. Il s'est finalement avéré que le sort des Kouriles du Sud était également à l'ordre du jour. La reprise du dialogue a été acceptée par les dirigeants des deux pays lors de la visite du premier ministre japonais à Moscou en avril dernier, ainsi que pendant le sommet du G8 au Royaume-Uni.

Le conseiller du président russe Iouri Ouchakov explique que "Poutine et le premier ministre japonais ont chargé leurs MAE respectifs de faire avancer rapidement le travail pour parvenir à une solution mutuellement acceptable".

A son tour, le gouvernement d'Abe espère persuader la Russie de régler le litige en promettant d'élargir les liens économiques, culturels et environnementaux entre les deux pays.

La commission gouvernementale pour les relations économiques avec la Russie s'est donc réunie pour la première fois à Tokyo pour étudier les possibilités de coopération dans le secteur agricole, la médecine et l'amélioration du milieu urbain. La commission est présidée par le

sous-secrétaire général du gouvernement, Hiroshige Seko.

Le Japon espère également élargir la coopération dans le secteur pétrogazier, améliorer les contacts dans le domaine militaire et évoquer la participation du secteur japonais public et privé dans le développement de la Sibérie orientale. Entre autres, Ichita Yamamoto, membre du cabinet chargé du litige insulaire, compte visiter deux îles des Kouriles du Sud en septembre. Il s'agirait de la première visite d'un ministre du gouvernement sur ce territoire depuis huit ans. Yamamoto voudrait convaincre les habitants qu'ils ne doivent pas craindre le passage des îles sous le contrôle du Japon.

La revue internet Diplomat, consacrée aux problèmes en Asie-Pacifique, souligne que le litige territorial entre la Russie et le Japon semble insolvable. Il s'est notamment aggravé après la visite de l'ex-président Dmitri Medvedev dans les Kouriles du Sud il y a près de trois ans, que le premier ministre japonais de l'époque, Naoto Kan, avait qualifiée d'impardonnable.

Cependant, Abe veut normaliser les relations entre les deux pays. Il a notamment été motivé par la déclaration de Poutine concernant la nécessité d'un "hikiwake" (match nul) en 2012. La position de Tokyo a clairement changé.

D’autant que le Japon y est poussé, alors que son conflit avec la Chine va croissant. En dépit de ses efforts, Tokyo pourrait échouer à apaiser les tensions dans les relations sino-japonaises. Le premier ministre Abe a même déclaré que le Japon emploierait la force si les Chinois débarquaient sur Senkaku. Tel est le décor de la reprise des négociations russo-japonaises sur le traité de paix. On pourrait espérer qu'elles amélioreront l'atmosphère dans les relations bilatérales, souligne Berkshire Miller du Forum d'études stratégiques et internationales dans le Pacifique.

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