Une pollution sans frontières

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Les voisins de la région de Mourmansk et notamment la Norvège et la Finlande sont responsables pour plus de la moitié de sa pollution, estiment les écologistes de l’ONG « Patrouille verte » qui s’appuient sur les résultas de l’expédition « Le 37e méridien ».

Bien que la région de Mourmansk compte des entreprises minières, métallurgiques et de traitement de déchets radioactifs, c’est l’unique région russe industriellement développée faisant partie des dix meilleures entités de la FR au point de vue de la qualité de l’environnement et occupe la position de leader dans la région fédérale du Nord-Ouest. Les écologistes n’en ont pas moins relevé environ 200 irrégularités en matière d’environnement dont des cas de pollution transfrontalière. La situation est commenté par Roman Poukalov, directeur des programmes de protection de l’environnement de « Patrouille verte » :

45 % des polluants proviennent de l’étranger. La Norvège et la Finlande ne sont pas seules en cause parce qu’il y aussi l’Allemagne, l’Espagne, la Suède et la Pologne. La région est responsable pour 55 % qui restent.

La concentration des polluants « importés » reste au-dessous du seuil limite mais les écologistes n’en ont pas moins relevé que 74 % des nitrates qui polluent la région viennent de l’étranger. C’est ainsi que la Norvège nous envoie 2,4 fois plus de nitrates qu’elle n’en reçoit. La situation est encore plus alarmante dans le cas de Finlande. Les entreprises minières sont les principaux polluants du côté norvégien et du côté finlandais la pollution est principalement le fait de l’industrie de la pâte de papier. C’est ainsi qu’on a découvert des fibres polymères provenant d’entreprises finlandaises dans la rivière Paz qui coule dans le parc national local.

Le problème de la pollution transfrontalière des cours d’eau ne se limite pas à la région de Mourmansk, a fait valoir Mikhaïl Youdine président d’un groupe de travail du Comité de l’environnement et d’exploitation des ressources naturelles de l’Union russe d’industriels et d’entrepreneurs :

« La question relative aux transferts transfrontaliers est très complexe. Les cours d’eau qui se jettent dans le lac Baïkal après avoir traversé le territoire chinois sont encore plus pollués que les rivières de la région de Mourmansk. Ce problème existe bel et bien et il faut faire des efforts pour s’y attaquer au cas par cas. »

Les entreprises russes présentent également un danger pour la région de Mourmansk. Il faut cependant préciser que leurs rejets de polluants ont diminué de deux fois en 20 dernières années. A la différence de nombreuses régions dotées de grandes usines métallurgiques, la région a cessé d’être une une zone écologiquement sinistrée. Roman Poukalov l’explique surtout par l’activité du Groupe minier de Kola, filiale de Nornickel :

« Les entreprises du groupe ont réduit de plus de deux fois le volume des polluants en le faisant passer de 360 à 155 000 tonnes. C’est parce qu’elles ont renoncé au minerai importé et utilisent le minerai local contenant moins de soufre. D’autre part, toutes les grandes entreprises de la région font preuve d’une responsabilité écologique accrue. »

En juin dernier, Nornickel a déclaré qu’il allait investir 12,5 milliard de roubles dans les installations de traitement de la société minière de Kola pour réduire la pollution des cours d’eau. La direction de la société affirme qu’après la réalisation de ce projet, les émissions de sulfate de sodium diminueront de 4 fois et celles de chloride de sodium et de bore tomberont à zéro.

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