Selon la Banque africaine de développement, plus de 300 milliards de dollars ne sont pas versés tous les ans dans le Trésor africain à cause de la corruption. Cette somme dépasse les crédits accordés au continent par les créanciers internationaux et les programmes d’assistance. Les compagnies occidentales alimentent la corruption en quête de meilleurs contrats. Les banques suisses, françaises, britanniques, luxembourgeoises, américaines y sont mêlées. La liste est très vaste. Les banques acceptent l’argent des leaders africains sans poser les questions sur leur origine. D’après les estimations de l’ONU, les leaders politiques, l’élite du business et les fonctionnaires volent et exportent tous les ans de leurs pays jusqu’à 148 milliards de dollars en complot et avec le consentement tacite des banques en Europe et en Amérique du Nord. Je me permettrai un exemple, écrit Igor Yazon. D’après les données officielles, Sani Abacha nigérian aurait pu cacher pendant cinq ans de sa présidence (1993-98) 4 milliards de dollars et de 12 à 16 milliards de dollars, selon les données non officielles. Après sa mort en 1998 les juges d’instruction au Nigeria, en Europe et en Amérique ont découvert plus de 130 comptes bancaires à l’étranger où était déposés une certaine quantité de moyens détournés. Certes, les Africains luttent contre la corruption. Pratiquement chaque nouveau leader annonce publiquement l’intention de lutter contre la corruption pendant son mandat présidentiel. Celui-ci expire, la corruption reste. L’initiative du gouvernement sénégalais promet d’être tout particulièrement efficace dans la lutte anti-corruption. Il s’est adressé récemment officiellement à plusieurs Etats occidentaux, aux institutions financières internationales en vue de « recouvrer les biens publics spoliés et placés à l'étranger », a-t-on appris vendredi de source officielle, alors que des personnalités de l'ex-pouvoir sont interrogées dans le cadre de plusieurs audits par la police, la gendarmerie et la justice dans le cadre d'enquêtes pour « enrichissement illicite ». Ibrahima Sene a commenté par téléphone de Dakar l’initiative susmentionnée. Agronome, promu de l’Académie Timiriasev à Moscou, Ibrahima Sene déploie en retraite les activités publiques et syndicales.
Le Sénégal a demandé à l’Occident de rendre les avoirs
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S.P. La corruption a été et restera pendant longtemps l’un des éléments négatifs entravant le développement de l’Afrique. La corruption fait peur aux investisseurs étrangers. Ce phénomène pénètre la société africaine du haut en vas, écrit Igor Yazon. Elle prend de l’ampleur du bas en haut.