Visite en Russie : la tactique de Barack Obama

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Le président américain Barack Obama a renoncé à une rencontre personnelle avec son homologue russe Vladimir Poutine dans le cadre du sommet du G-20 et a décidé de prendre une pause dans les relations avec la Russie à cause d’une forte pression de la part des « faucons » au Congrès et au Sénat. C’est la conclusion que tirent des politologues américains et russes.

L’ajournement de la visite du président des Etats-Unis à Moscou à cause de la situation avec M Snowden a été annoncé pour produire un effet sur le public américain et non russe. Ainsi Erick Dreitzer, spécialiste de géopolitique aux Etats-Unis a peu après expliqué le refus de M. Obama de rencontrer M. Poutine en tête à tête comme une tentative de sauver sa réputation dans son pays. Le président américain qui doit déjà constamment manœuvrer entre le Parti démocrate et le Parti républicain, entre les partisans d’une politique ferme et plus souple, ne peut pas se vanter ces temps-ci de succès particuliers sur la scène internationale. Le refus de la Russie de livrer M. Snowden et l’octroi à lui finalement d’un asile politique est un coup sérieux porté à la réputation de Barack Obama à l’intérieur des Etats-Unis. Aussi, le président américain a-t-il décidé de prendre une pause dans les rapports avec la Russie non pas à cause de mauvaises relations avec Vladimir Poutine, comme on le disait avant, mais en raison de la pression que les partisans d’une ligne politique ferme, le lobby militaire du pays, exercent sur lui, estime Vladimir Slatinov, politologue et expert à l’Institut des études humanitaires et politiques :

« L’opinion publique des Etats-Unis considère M. Obama comme une personne extrêmement douce. Si l’on parle des conservateurs et des opposants, ils parlaient longtemps de ce que M. Obama était un faible, un impuissant en politique extérieure. L’histoire avec l’ex-consultant de la CIA Edward Snowden a été la goutte qui a fait déborder le vase et a multiplié les critiques à l’égard du président américain. Et donc M. Obama ne pouvait pas ne pas réagir à cette forte pression des milieux conservateurs. »

Le chef de l’administration américaine a cédé à la pression du lobby, marqué toujours par des préjugés datant de la guerre froide. Mais c’est pour le moment. Car en général M. Obama n’a pas l’intérêt de geler les contacts avec M. Poutine. Le refus d’une entrevue avec le président russe est un moyen tactique fin, pense Ivan Safrantchouk, directeur adjoint de l’Institut des problèmes internationaux d’actualité auprès de l’Académie diplomatique.

Ce point de vue est confirmé par le fait que la rencontre des présidents russe et américain a été ajournée et non annulée. Et donc il est possible que lorsque la campagne à propos de M. Snowden aille décroissant, M. Obama se rencontre avec M. Poutine.

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