La production industrielle chinoise a progressé de près de 10 % en juillet en termes annuels, alors que les analystes s’attendaient à ce que cet indicateur reste au-dessous de 9 %. Auparavant, le bureau national des statistiques chinois a annoncé un accroissement de plus de 13% des ventes au détail. L’accélération de la croissance économique dans le troisième trimestre permettra à la Chine de rattraper les rythmes perdus en début d’année, signale l’analyste du Fiduciaire RGS Alexandre Potavine :
« Les données relatives à la production industrielle et aux ventes au détail permettent d’espérer que la Chine pourra éviter cette année la récession que tous lui prédisaient il y a seulement un mois. Son industrie forte lui permettra d’atteindre l’objectif de croissance du PIB qui se situe aux alentours de 7,5 %. Ces prévisions sont également celles des leaders chinois et des principaux acteurs internationaux comme le Banque Mondiale. »
Les bonnes nouvelles viennent également d’Europe. C’est ainsi que le surplus de juin de la balance de commerce allemande a atteint 17 milliards d’euros, soit 2 milliards de plus que la prévision. Le taux de croissance économique de près de 2,5 % est le plus élevé depuis deux ans. Les économies des grands pays européens comme la France et la Grande Bretagne se portent bien elles aussi, comme du reste, l’économie américaine où l’on observe un accroissement du PIB, les exportations record et la réduction du chômage. A leur tour, les crédits contractés par la population, qui présentent le plus grave danger pour l’économie, sont à leur niveau le plus bas depuis 1980. La reprise économique dans certains pays est, certes, une bonne nouvelle mais il prématuré de parler de redécollage à l’échelle globale, estime le PDG d’Arbat Capital Alexandre Orlov :
« C’est plutôt un ralentissement de la récession qu’une accélération des rythmes de croissance. Qu’on se rappelle que le début de sortie de crise s’est amorcé en 2010, après quoi, à partir de 2012, on a assisté à son « retour en force». Il faut quand même distinguer entre pays développés et pays en voie de développement. Si les premiers accélèrent progressivement leurs rythmes de croissance, les seconds continueront de les ralentir. »
L’amélioration de la situation dans l’UE est une bonne nouvelle pour l’économie russe qui pourra exporter davantage de pétrole et de gaz. C’est ainsi qu’en juillet Gazprom a augmenté d’un tiers ses livraisons de « combustible bleu » vers les pays de l’UE. La croissance industrielle en Chine demandera également de nouvelles ressources énergétiques, par conséquent, les exportations d’hydrocarbures vers l’Asie augmenteront à leur tour. Mieux encore, la Russie et les pays de la CEI pourront aussi augmenter leurs exportations de métaux, de produits chimiques et de denrées agricoles en direction de la Chine. Les projets pétrogaziers communs avec les pays d’Asie Centrale dépendent également de la situation financière de la Chine. Les États-Unis peuvent servir de locomotive de la croissance économique dans le monde mais certains risques existent dans ce domaine, fait remarquer Alexandre Orlov :
« La situation s’améliorera principalement dans l’économie américaine, et probablement, dans l’économie européenne à la suite de l’allègement du fardeau de la dette qui ne disparaît pas pour autant. Le facteur de risque est évident : c’est le démantèlement du programme de stimulation monétaire introduit par la Réserve Fédérale. D’autre part, l’amélioration de la situation économique est en grande partie tributaire de l’injection extraordinaire de liquidité dans l’économie américaine, et au-delà, dans l’économie mondiale. »
D’ailleurs, les experts sont convaincus que l’économie mondiale est en train de redécoller, ce qui signifie que la dynamique positive dans les plus grands pays pourra s’affirmer vers la fin de l’année en entraînant à sa suite le reste du monde. T