Ces exercices auront lieu entre le 27 juillet et le 15 août prochain sur les polygones du District militaire central de Russie. En tout, 60 officiers russes et chinois assureront le commandement conjoint. Les exercices de commandement se termineront par une opération à laquelle participeront plus de 1500 militaires. Les actions chargées de repousser la menace terroriste seront soutenues par un groupe d'aviation conjoint.
Les exercices « Mission de paix » sont organisés depuis 2003. Cette année, les exercices qui ont pour but de simuler une menace terroriste seront les plus longues de toute leur histoire : 20 jours. Les manœuvres militaires auront lieu pour la première fois après des exercices navals russo-chinois, qui se sont terminés le 9 juillet dans la région de Vladivostok.
Les exercices « Mission de paix » visent à accroître le rôle de la Russie en tant que grande puissance militaire, est convaincu le général-major à la retraite et expert de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales (IMEMO) Vladimir Dvorkine.
« Du point de vue géopolitique, c’est important que la Russie organise des exercices militaires internationaux. Le pays adapte ses troupes pour les opérations militaires conjointes avec les forces militaires des autres pays. Ces manœuvres sont la preuve du renforcement de nos liens avec notre voisin oriental. La Chine est leader en termes de développement économique et financier, et dans le domaine militaire, elle se place en tête de liste. Les exercices militaires sont orientés sur les opérations anti-terroristes, mais leur échelle est beaucoup plus importante et elle dépasse les forces nécessaires pour la lutte contre les terroristes ».
Les exercices « Mission de paix » suscitent toujours un intérêt croissant et l’inquiétude des experts aux Etats-Unis et dans les pays Occidentaux. Le vice-président de l'Académie des questions géopolitiques Konstantin Sivkov a son explication de l'intérêt accru dans les pays occidentaux pour ces exercices.
« C'est naturel. Ils sont préoccupés par la possible formation d’une alliance russo-chinoise. Si auparavant, elle était purement économique, actuellement, elle a tendance à devenir politique et militaire. D'une part, nous maitrisons les hautes technologies dans l'aviation, la construction navale, les missiles, l'arsenal nucléaire de la Russie et les ressources. D'autre part, nous constatons l’amour du travail, une population importante, la persévérance et l'expansion démographique en Chine. Cette puissance est monstrueuse. Les pays occidentaux sont très préoccupés par le vecteur du développement des relations russo-chinoises. Cela menace la position dominante de l'Occident dans le monde actuel ».
S’agit-il d’une alliance militaire ? Konstantine Sivkov estime que l'alliance peut s’arrêter à n’importe quel moment. Tout dépend de la situation géopolitique dans le monde. Sans utiliser le terme « union », l'expert, n’a cependant pas exclu la possibilité d'une future alliance politico-militaire entre Moscou et Pékin.
Toutefois l’expert de l’Institut d’Extrême-Orient de l’Académie des Sciences de Russie Pavel Kamennov n’est pas d’accord avec ce point de vue. Selon lui, toutes les discussions sur la possibilité d’une alliance militaire russo-chinoise sont menées dans les pays occidentaux uniquement pour alimenter la thèse de la « menace chinoise ».
« L’alliance militaire entre la Russie et la Chine n’existe pas, et personne n’en a jamais émis l’idée. Chaque pays est totalement indépendant de la réalisation de sa politique militaire, et notamment de la lutte contre le terrorisme. Mais cela n’empêche pas Moscou et Pékin de coordonner leurs actions, sans qu’une union militaire soit créée ».
Les exercices militaires « Mission de paix » se dérouleront en trois étapes. Il s’agit du redéploiement, de la planification des opérations et des opérations militaires conjointes. Pour l’instant, aucune information sur l’invitation des experts étrangers à ces exercices n’est parvenue. N
