Depuis mars dernier, les autorités tunisiennes ont empêché l'envoi de 4.500 citoyens du pays enrôlés pour aller combattre en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad, ont annoncé vendredi des médias arabes, citant le ministre de l'Intérieur Lofti Ben Jeddou.
Selon lui, il s'agit principalement de jeunes "influencés par l'idéologie salafiste". Ils devaient se rendre en Turquie pour traverser ensuite par petits groupes la frontière syrienne et rejoindre les djihadistes combattant contre les troupes de Damas.
L'implication de Tunisiens aux côtés des groupes armés de l'opposition syrienne constitue depuis quelque temps un objet de préoccupations majeures pour Tunis. Lors du sommet de la Ligue arabe à Doha en mars dernier, le président Moncef Marzouki a reconnu que la participation de jeunes Tunisiens aux combats en Syrie et leur retour en Tunisie "représentait un problème susceptible de mettre en danger la sécurité nationale du pays".
Les médias arabes ont rapporté à plusieurs reprises que la Tunisie abritait un vaste réseau d'agences chargées de recruter des jeunes et de les transférer en Syrie. Selon les services de sécurité tunisiens, ces agences - qui se font passer pour des organisations caritatives - reçoivent du Qatar 3.000 dollars de récompense pour chaque combattant recruté. Ces sommes versées en liquide sont acheminées en Tunisie par des courriers spéciaux.