Le « gratin » de Sarajevo : le clan d’Alija Izetbegovic

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L’élite de Sarajevo, Alija Izetbegovic, Hasan Cencic et l’ancien premier ministre Haris Silajdzic ont réussi à dépenser personnellement 900 millions de dollars sur les 1,8 milliard que les Etats-Unis et le monde arabe avaient débloqué au milieu des années 1990 pour la reconstruction du pays dévasté.

Les 900 millions se sont retrouvés sur les comptes secrets de ces trois hauts fonctionnaires. Aujourd'hui, Sarajevo possède des comptes numérotés, sur lesquels sont virés des millions de dollars et d'euros des pays musulmans. Toutes les transactions sont réalisées sous la couverture des « fonds humanitaires ».

Aujourd’hui, je vous parlerai d’Alija Izetbegovic (1925 - 2003). En 1943, il milite au sein de l’organisation Jeunes musulmans (Mladi muslimani), qui apporte de l’aide aux réfugiés. Il s’est retrouvé une première fois derrière les barreaux en 1946 pour collaboration avec le régime fasciste croate des Oustachis et l’occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1983, il est de nouveau emprisonné pour activités contre-révolutionnaires. Le tribunal l'a d’abord condamné à 14 ans de réclusion criminelle, pour réduire ensuite cette peine à neuf ans. En novembre 1988, il a été amnistié. En 1989, Izetbegovic a créé le Parti des actions démocratiques. En 1991, il devient président, et en avril 1992 il participe à la guerre civile contre les Serbes et les Croates, et après le mois de mars 1994 – uniquement contre les Serbes.

Petit à petit, Izetbegovic se transforme en fondamentaliste. Parmi ses amis proches, il y avait le chef des musulmans de Bosnie-Herzégovine Mustafa Ceric, intransigeant envers les autres religions. Alija Izetbegovic respectait strictement les canons de l'islam et écoutait attentivement les conseils de Ceric. Les deux leaders étaient persuadés que la haine envers la Bosnie est liée à l’incompréhension de l’islam en Europe.

La famille d’Alija Izetbegovic

Alija Izetbegovic a deux filles, Leila et Sabina, et un fils Bakir. Leila est mathématicienne, Sabina spécialiste des langues étrangères, et Bakir est architecte. De son vivant, Izetbegovic a pu caser à des postes clés ses anciens codétenus, mais aussi tous ses proches. Bakir Izetbegovic a creusé un tunnel sous l’aérodrome de Sarajevo pendant le siège. Ce tunnel servait d’artère de transport, par le biais duquel on acheminait des cigarettes, de l’alcool et des fruits de mer de Croatie et Slovénie. Alors que la population souffrait de la faim, l'élite politique et la mafia locale mangeait du poisson frais de l'Adriatique et buvait des vins européens. Bakir s’est fait plusieurs millions de dollars grâce à ce tunnel. Les Américains lui ont reproché à plusieurs reprises ses appétits insatiables.

Le neveu Emin Skopljak occupait un haut poste dans les services de renseignement pendant la guerre de Bosnie, et ensuite il s’est lancé dans l’entreprenariat. Le mari de la fille aînée d’Izetbegovic Jasmiko Aksamija contrôlait le téléphone et la poste. Leila a passé toutes ces années en Turquie. Quant à Sabine, la fille cadette, elle a été toute sa vie traductrice d’Izetbegovic. Il a également pensé à ses neveux et petits-enfants. Bakir Sadovic, le petit-fils de la sœur du président était officier de son gouvernement, et était responsable des relations avec l'armée. Alija Izetbegovic lui confiait les missions les plus secrètes.

Mirza Hajric était un porte-parole de talent du gouvernement d Izetbegovic. Cet homme participait à toutes les négociations internationales, Izetbegovic supervisait aussi les relations avec les organisations islamiques. Avec Hasan Cengic, il aurait organisé l’arrivée d'Oussama ben Laden à Sarajevo en 1993. Tous deux ont assisté à une réunion privée entre Oussama ben Laden et Alija Izetbegovic. Je connaissais bien Mirza pour son travail à Sarajevo. Il a donné son feu vert à plusieurs de mes entretiens avec Izetbegovic (entre 1992 et 2001). La dernière fois, j'ai rencontré Mirza Hajric à Sarajevo en 2002. Il était alors le PDG de la société Foreign Investment Promotion Agency of Bosnia and Hercegovina.

Le cercle d’amis d’Alija Izetbegovic comptait notamment Hasan Muratovic. Ce dernier soutenait une thèse à Ljubljana, et non pas à Sarajevo, une formation qui coûtait fort cher. Toutefois la société de marketing était enregistrée à son nom. Le fils de Muratovic faisait des affaires. Muratovic était secrétaire du comité du Komsomol dans une banlieue de Sarajevo. En tant que premier-ministre il a pu gagner illégalement environ 200 millions de dollars pour diverses actions humanitaires, et les autorisations pour transporter de la drogue par le tunnel passant sous l'aérodrome Butmir. Muratovic a été membre du parlement et chef de la délégation de Bosnie-Herzégovine auprès de l'APCE (Strasbourg). Cela lui a donné d'excellentes occasions de contacts avec les Albanais, surtout, avec l'actuel premier ministre d’Albanie Sali Berishaj. J’ai entendu leur conversation amicale en marge de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe au printemps 2004. T

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