Au début et au milieu des années 1990, ces gens étaient au pouvoir et étaient responsables de ce qui se passait dans cette région. Certaines informations que je publie aujourd’hui sont inédites. Je voudrais montrer aux lecteurs de La Voix de la Russie ce que les autorités de Sarajevo essayaient de cacher à l’époque.
Le stratège principal et commissaire qui entretenait des liens avec Téhéran était le ministre de la Défense de Bosnie-Herzégovine Hasan Cengic, un ami et confident du premier président de la Bosnie-Herzégovine Alija Izetbegovic (décédé en octobre 2003). Hasan Cengic était emprisonné avec Izetbegovic dans une prison de la ville de Foca jusqu'en 1988.
Izetbegovic a ordonné à Cengic de livrer des armes à l'armée musulmane. Hasan Cengic, qui était d’ailleurs l’imam de la mosquée de Zagreb, réalisait cette mission de manière méthodique, sans attirer sur lui trop l’attention. Du début à la fin de la guerre (de mars 1992 à décembre 1995), les armes arrivaient régulièrement à Sarajevo en provenance d'Iran, via Ankara. Le réseau était supervisé par le diplomate soudanais Elfatih Hassanein et la société TWRA (Third World Relief Angency).
Toutes les transactions d'armes à Sarajevo étaient menées avec l’approbation des Etats-Unis et des pays occidentaux. La 7e brigade musulmane était composée principalement de mercenaires venus d'Afghanistan, d'Iran, d'Algérie et d'autres pays musulmans. Le financement était contrôlé par Oussama ben Laden, Hasan Cengic et la société TWRA. Le groupe islamique armé, alors actif en Bosnie-Herzégovine, disposait d’un réseau d'intelligence et des résidences terroristes dans les Balkans.
A Fojnica, tout le pouvoir appartenait à la « division Khanjar », qui se vantait de traditions nazies. Cette organisation a été créée en Bosnie-Herzégovine en 1943. La nouvelle « division Khanjar » a été directement soutenue par Haris Silajdzic, alors ministre des Affaires étrangères et premier ministre de la république. La division était composée de 6 000 personnes, en majorité des Albanais du Kosovo, Sandjak et Albanie. Les soldats étaient entraînés par des moudjahidin d'Afghanistan et du Pakistan. En outre, une division spéciale « Delta » composée de 200 Albanais, fut formée. La 7e division musulmane était composée principalement de guerriers qui réalisaient des nettoyages ethniques parmi les Serbes. Dans les années 1993-1994, l’armée musulmane comptait 200 000 soldats et officiers. Les troupes bosniaques avaient vers 1994, grâce au soutien des Etats-Unis et des pays musulmans, deux avions de reconnaissance, 85 chars et 3 200 pièces d'artillerie lourde de différents calibres. En 1993, Sarajevo a obtenu six avions de transport de production russe Mi-8S et le missile anti-aérien SA-16 « Igla ». En outre, les musulmans fabriquaient leur propre armement à Zenica. Ils fabriquaient des pistolets de 105 millimètres. A Jablanica, ils fabriquaient des munitions pour les mitrailleuses, et à Vitez – des explosifs.
Après la guerre civile en Bosnie-Herzégovine (décembre 1995), Washington a alloué 500 millions de dollars pour la création d'une nouvelle armée de la Fédération de Bosnie-Herzégovine, comprenant des musulmans et des Croates. 140 millions de dollars ont été débloqués pour la technique composée des armes de l'ancien arsenal du Pentagone. Avec l'arrivée de l'OTAN et du Pentagone en Bosnie, Izetbegovic a donné sa parole comme quoi la coopération militaire avec Téhéran serait interrompue. Ensuite, Bill Clinton a ordonné de payer 500 millions de dollars pour l’armée d’Izetbegovic. Le premier lot d'armes a été reçu en août 1996: des chars, des véhicules blindés, des hélicoptères, et 46 000 mitrailleuses M-16. Du côté américain, le programme était géré par le représentant de la CIA James Pardew. Dans le même temps, Sarajevo a reçu illégalement 40 canons d'artillerie de 155 millimètres, de Turquie et de Malaisie. Ces armes se sont retrouvées dans la ville de Zenica, où une base de préparation des soldats musulmans a été créée. Parmi les instructeurs, il y avait notamment des militaires américains, y compris des anciens grades de la CIA et des renseignements militaires. L'équipement militaire était composé de 181 chars, 150 véhicules blindés et 674 pièces d'artillerie. L'Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats arabes unis, la Malaisie et Brunei participaient à ce programme. N