L'ex-PDG de Ioukos Mikhaïl Khodorkovski estime que la condamnation de l'opposant Alexeï Navalny à cinq ans de détention dans l'affaire Kirovles était prévisible et inévitable, rapporte jeudi son service de presse.
"Pour la Russie, il n'y a rien d'inhabituel dans la condamnation d'opposants politiques dans des affaires criminelles: au temps de la terreur de Staline, durant les années de Khrouchtchev et Brejnev, notre système judiciaire a avec succès transformé des opposants au régime en criminels de droit commun, permettant aux autorités du pays d'affirmer hypocritement qu'il n'y avait pas de prisonniers politiques", lit-on dans une déclaration de l'ex-businessman qui purge une peine de prison dans la région russe de Carélie (Nord).
Il y a eu plus ou moins de pression sur les opposants durant l'histoire, estime M. Khodorkovski. "Cependant, les conséquences étaient toujours les mêmes: la partie la plus active de la société fuyait en masse ou entamait une émigration intérieure. Le pays commençait à s'effondrer, la corruption prospérait, le vol du budget battait son plein et des mégaprojets insensés voyaient le jour. Même le plus optimiste des optimistes se demande: que cherche le pouvoir?", s'interroge M. Khodorkovski.
Un tribunal de Kirov a condamné jeudi l'opposant et candidat à la mairie de Moscou Alexeï Navalny à cinq ans de camp pour détournement de fonds. L'opposant rejette toutes les accusations portées à son encontre, qualifiant l'affaire de "fabriquée de toutes pièces" par le Comité d'enquête russe "sur ordre direct de Vladimir Poutine".
Navalny, figure de proue des grandes manifestations d'opposition qui ont eu lieu en Russie fin 2011-début 2012, va retirer sa candidature à l'élection du maire de Moscou prévue en septembre prochain.