Sahel et Algérie, alliés dans la lutte contre le terrorisme

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Nous proposons à votre attention notre rubrique hebdomadaire « Gros plan sur l'Afrique ». Son auteur Alexei Grigoriev vous invite aujourd’hui à écouter son sujet « Sahel et Algérie, alliés dans la lutte contre le terrorisme » et un bref aperçu « L’Afrique : les échos de la semaine ».

S.P. De tous les pays du Maghreb l’Algérie a la frontière la plus longue avec le Sahel : mille et demi kilomètres avec le Mali et un peu moins avec le Niger. C’est déjà pour cela que ce qui se passe chez ses voisins touche d’une façon ou d’une autre l’Algérie. Mais il y a aussi le facteur ethnique les Touaregs peuplant le sud du pays. Les Touaregs habitent également dans la zone transfrontalière, sur le territoire malien et nigérian. Chaque fois que les Touaregs maliens s’insurgaient contre le gouvernement c’est l’Algérie qui se chargeait de la mission de médiation entre les insurgés et les autorités maliennes. Le rôle joué l’Algérie dans cette région a été mise en lumière après qu’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao) et Ansar-Din avaient pris le contrôle de cette zone pleine de groupes criminels de trafiquants de toutes sortes dont ceux de drogue et de chair humaine. En moins d’un an AQMI a réussi depuis 2007 à créer tout un réseau de groupes de combattants bien organisés et armées dans une zone appelée « triangle gris » - un vaste territoire difficile d’accès où se rejoignent les lignes frontalières entre le Mali, l’Algérie et la Mauritanie. En commençant par les attentats ces groupes extrémistes ont ensuite déclaré une vraie guerre aux autorités maliennes après le coup d’Etat en mars 2011. Implantés au Nord-Mali ils étaient une menace pour la sécurité non seulement de ce pays mais aussi des pays voisins du Sahel et du Sahara ainsi que de l’Algérie. Cette dernière étant un Etat le plus puissant sur le plan économique, militaire ou encore géographique, ne pouvait pas rester les bras croisés. Mais à la différence de la France qui a misé sur une solution de force, l’Algérie a préféré recourir à des moyens politiques et diplomatiques pour aider son voisin de régler le problème de Touaregs. Notre commentateur a retrouvé dans son archive audio une interview avec l’ambassadeur algérien en Russie Smail Chergui enregistré avant le 11 janvier 2013 lorsque la France a lancé l’opération militaire Serval au Nord-Mali à la demande du gouvernement transitoire à Bamako.

S.P. Malgré la forte pression exercée par Paris demandant la participation de l’armée algérienne aux opérations militaires contre les djihadistes au Nord-Mali, l’Algérie n’a pas cédé. Elle a toutefois ouvert son ciel aux avions français. La guerre au Mali s’est terminée avec la victoire sur la coalition djihadiste. Certains groupes isolés ont cependant réussi à se cacher dans les régions éloignés de la région et constituent toujours un danger pour la sécurité tant du Sahel que de l’Algérie. Ainsi le Mujao a proposé fin juin à celle-ci de libérer l’un des six diplomates pris en otage en avril 2009 en échange de trois combattants détenus dans une prison en Algérie. « Si l'Algérie refuse la proposition, la vie des otages algériens sera en danger », menacait le Mujao dans un communiqué officiel, signé de son porte-parole, Abu Walid Sahraoui. Comme on sait l’Algérie refuse par principe toutes négociations avec les terroristes et a donc laissé cette proposition sans réponse.

L’Algérie considère que la situation au Mali et plus généralement au Sahel reste explosive en raison du danger que représentent les groupes djihadistes présents dans cette région, a dit au commentateur de La Voix de la Russie Boris Toumanov le politologue algérien spécialiste du Maghreb et du Proche-Orient Yassen Zenati.

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