Un scaphandre historique de la marine russe à 5 km de l'Espagne

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L'été, avec le soleil, constitue indéniablement le bon moment pour prendre du bon temps et en profiter de découvrir les fonds marins.

La Russie reste toujours un mystère pour la grande majorité des Français. Les clichés véhiculés par nos médias sont tenaces et continuent de gangrener l'image d'un pays qui mérite d'être connu. Les Français ont cependant la plus grande admiration pour la Russie, un pays qui garde une image solide avec des habitants courageux et authentiques. On peut le vérifier en écoutant l'odyssée concernant la pièce unique d'un scaphandre russe de 1943 qui ne cesse de fasciner les voyageurs et qui attend toujours le défi d'un plongeur pour retrouver les fonds marins. Ce scaphandre mêle l'histoire fascinante de la Calypso du commandant Cousteau et d'un restaurateur catalan français amoureux de la mer.

Philippe Budet est un amoureux de la restauration et de la mer. « Je compte 38 ans de restauration et encore plus d'années sur la mer. Je ne vais pas sous l'eau car j'ai peur. Je suis claustrophobe. Et je m'imagine voir subitement une grosse bestiole foncer sur moi ». Philippe Budet avait 20 ans quand il a commencé à gérer son bar-restaurant La Plage dans la commune de Cerbère, à cinq kilomètres de l'Espagne. « Prendre ma retraite dans un un an ou deux et vendre » est son souhait car « je souhaite profiter de la mer et des ballades en bateau. Du jour en lendemain, tout peut arriver. Je croise à titre d'exemple des copains qui sont dans une posture qui n'est pas la leur. C'est l'AVC qui est passé par là. Je travaille 16 heures par jour. Il faut penser à ralentir. Nous sommes mortels ».

La première découverte avec la Russie. « J'avais 18 ans quand j'ai découvert la Russie en 1975 sur le Paquebot le Mermoz de la compagnie Paquet en tant que steward. J'avais l'impression d'être dans un autre monde. Chaque fois qu'on descendait du navire, il fallait montrer nos papiers. Le paquebot était rentré dans le port de Leningrad, aujourd'hui Saint-Pétersbourg. Nous faisions de la grande restauration. Déjà, à 14 ans, je savais que la restauration c'était mon truc. Le restaurant du Mermoz offrait du caviar à la louche à ses passagers. Si on voulait faire du troc, il fallait plutôt ramener des baskets ou des vêtements à cette époque en Russie ». Philippe Budet a parcouru durant deux ans le monde entier sur le paquebot, et c'est la Russie qui l'a marquée le plus. Il décrit une Russie secrète. « Au port de Leningrad, d'immenses photos mettaient en valeur le meilleur ouvrier du mois. A cette époque et à mon jeune âge, j'ai vu une Russie grise et je garde l'image des femmes russes avec un foulard sur la tête en train de goudronner des routes », explique Philippe Budet qui n'a pas de nouveau accosté la Russie depuis cette époque. « Cela fait plusieurs années que je cherche un scaphandre. J'ai cherché du côté de la Russie car je voulais un modèle authentique.

Marine russe. Philippe Budet montre l'intérieur de son restaurant « Ici, vous voyez mon amour pour la mer. Mon ami Pierre Passot, un ancien plongeur du commandant Cousteau, a trouvé le scaphandre qui date de 1943 avec sa pompe il y a six ans et il s'est pointé un matin devant chez moi avec tout ce matériel ». La pompe est mécanique et fonctionne à l'aide de deux marins qui alimentent en oxygène le scaphandre en faisant tourner deux grandes roues. « Pierre Passot m'a expliqué que souvent, les matelots, buvant de la vodka pour se tenir chaud, oubliaient de faire tourner la pompe, entraînant la mort du plongeur. Vous le voyez. Cette pompe est toute pratique dans sa construction.Une boîte en bois refermant un mécanisme alimenté par deux grandes roues est visible. Les Russes ne se compliquent pas avec les choses. C'est fonctionnel. D'ailleurs vous pouvez y aller dans l'eau. Il marche toujours bien ». Sur le scaphandre, des mots russes sont gravés une plaquette en plomb. La dernière date de contrôle pour le dernier plongeon figure encore. « Le scaphandre a été utilisé pour travailler au fond de la mer. La clientèle russe est très étonnée de voir un tel modèle ici ». Le directeur du musée maritime de Barcelone voulait acquérir le scaphandre tant la pièce est unique. C'est en effet rare d'avoir la combinaison entière avec le casque, les souliers en plomb, le couteau, la lampe sous-marine et la pompe mécanique avec tous les tuyaux. N

© © Photo: Inna Kazakova
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