Selon le ministère du Tourisme, en 2012 la France a accueilli chez elle 83 millions de touristes, un chiffre record en comparaison de la performance de 2011, lorsque 81 millions d’étrangers étaient venus visiter la France. Cette statistique place la France en première position pour le nombre de touristes devant les Etats-Unis avec 67 millions et la Chine avec 31 millions de touristes étrangers en 2012.
A l’instar du Brésil, ce sont les touristes russes qui ont porté la France au sommet. Le nombre des Russes à vouloir monter sur la Tour Eiffel ou à « goûter du gâteau de la Côte d’Azur » grandit d’année en année. L’année dernière, quelque 800 000 Russes ont séjourné en France. Nous avons demandé au directeur général de la firme touristique DSBW-TOURS-Continent Karen Gontcharov de parler des grandes tendances de la direction française du tourisme russe.
Karen Gontcharov. Je veux dire que le marché français connaît un essor impétueux, notamment grâce à certaines facilités accordées par les « autorités » en matière aérienne. Ceci a considérablement amélioré la situation avec le transport des passagers par avion. Si avant nous n’avions en fait que deux transporteurs effectuant des vols directs à destination de Paris – Aeroflot et Air France, alors que pour Nice, Aeroflot était seul, à présent s’y sont ajoutées les compagnies d’aviation Transaero et GTK Rossia. De plus, Air France a inauguré une nouvelle liaison avec Marseille. Cet accroissement du nombre de passagers transportés a agrandi le marché, renforcé la concurrence et provoqué une réduction des prix du billet d’avion qui varie en moyenne pour Moscou-Paris autour de 400 € aller-retour. De plus, maintenant, une partie de touristes qui se reposent sur la Côte d’Azur peuvent venir par Gênes, distante de seulement 200 km. Cette saturation du marché touristique le rend plus compétitif. Concernant Paris, cette année, le nombre des touristes étrangers a brusquement augmenté, et les prix ont chuté en moyenne de 10-15%. A la concurrence entre transporteurs aériens vient s’ajouter celle entre agences de tourisme qui voient affluer les personnes souhaitant aller en congé en France.
La Voix de la Russie : Toutefois, savoir si la France a besoin de touristes russes n’est pas une question superflue. Cela parce qu’en dépit de l’ouverture de nouveaux centres de service et d’une simplification de la procédure pour se faire délivrer un visa, la France bat les records des pays de la zone Schengen en terme de lenteur pour examiner les demandes de visas – 15 jours. Tandis qu’en Espagne, il faut trois jours pour délivrer des visas multiples pour six mois, et la Grèce réduit la procédure à deux jours. Paradoxal, mais le consulat de France explique ces lenteurs par un flot accru des touristes russes. Karen Gontcharov considère un tel délai comme long pour les touristes russes, surtout pour ceux qui prennent la décision de leur congé au dernier moment. L’expert ne croit cependant pas que l’intérêt pour la France va baisser pour cette raison. Cela n’est pas dans l’intérêt des tour-opérateurs, ni des Français eux-mêmes.
Karen Gontcharov. Actuellement, le consulat de France a augmenté le délai d’examen des demandes de visa, et cela est un peu négatif pour les touristes. Il y a par exemple le consulat d’Espagne qui le fait en cinq jours. Mais je ne dirais pas que ce facteur joue un rôle clé, puisque la plupart des gens planifient leurs voyages à l’avance. En parlant de la concurrence entre différents pays, la France et la Grèce, par exemple, ceux qui font délivrer les visas en plus brefs délais embrassent la catégorie de touristes qui pensent trop tard à leur congé, et sur ce plan, l’Espagne, l’Italie et la Grèce sont plus compétitifs. Mais ce n’est là qu’une petite partie de la clientèle, de 5 à 7 %. En somme, cela concerne les visas et la procédure est bien agencée maintenant par rapport à ce qu’on avait il y a encore dix ans.
La Voix de la Russie : La France est La Mecque du tourisme depuis les années 90 du siècle dernier et la reste toujours. Vers 2014, la France compte accueillir déjà jusqu’à un million de touristes russes par an. Les Russes ont encore découvrir la France, qui n’est pas que Paris et Nice. Les agences touristiques étendent leurs activités à la Bretagne, à la Normandie, à l’Aquitaine et à la Côte d’Azur. Mais c’est un processus assez long et difficile, car la plupart des touristes russes ne sont pas curieux. « Il faut leur en parler, les intéresser pour qu’ils se risquent à découvrir une nouvelle direction», se lamentent les tour-opérateurs. N