La commission des Libertés civiles du Parlement européen a décidé mercredi de créer un groupe d'enquête sur l'espionnage électronique pratiqué par les services secrets américains au sein des institutions de l'Union européenne.
"Nous instituons un groupe d'enquête au sein de la commission des Libertés civiles afin de découvrir quelles données sont collectées et à quelles fins. Il s'agit de clarifier des affaires entremêlées: à la fois la collecte massive de données des citoyens européens par les Etats-Unis, les présomptions d'espionnage économique, ainsi que l'espionnage des institutions européennes", a déclaré aux journalistes Véronique Mathieu Houillon, membre du Parti populaire européen, un des groupes les plus importants au sein du Parlement européen.
Selon un document secret révélé par Edward Snowden, l'Agence de sécurité nationale (NSA) des Etats-Unis a procédé à des écoutes dans les représentations de l'UE à Washington et à New York et a même accédé à ses réseaux informatiques. D'après le quotidien allemand Der Spiegel, cette révélation laisse supposer que la NSA a également pratiqué des écoutes téléphoniques aux sièges du Conseil européen et du Conseil des ministres de l'UE.
Le quotidien souligne en outre qu'aucun des pays de l'UE qui ont demandé des explications aux Etats-Unis n'a jusqu'à présent reçu de réponse.
Le quotidien britannique The Guardian a annoncé le 30 juin, citant un document fourni par Edward Snowden, que les Etats-Unis espionnaient 38 missions diplomatiques étrangères, dont des ambassades de leurs alliés, l'Italie et la France.