Le nouvel équipement permettra aux pilotes de réaliser des manœuvres dans des conditions de 9G (lorsque le poids du corps est multiplié par 9). A titre de comparaison, le passager d’un avion de ligne subit une surcharge de 1,5G lors d’un vol classique et de 4 à 6G pendant le décollage et l'atterrissage. Les deux combinaisons capables de compenser la pression ont été élaborées par les spécialistes du Bureau de construction Zvezda (Etoile). Cette société fait partie des leaders mondiaux chargés de la construction des systèmes vitaux des pilotes et des cosmonautes. Iouri Gagarine portait un scaphandre fabriqué par Zvezda.
Le pilote porte ce type de combinaisons s’il vole à une altitude qui varie entre 12.000 et 23.000 mètres. Ces dernières sont fabriquées à partir d’un tissu qui supporte la chaleur avec des caméras et des tubes intégrés. De l'air est insufflé au sein de la combinaison, la gonflant. Le tissu comprime le corps du pilote et empêche l'écoulement du sang de la tête, ce qui est essentiel en altitude, souligne le pilote d'essai émérite Magomed Tolboev.
« J'ai travaillé depuis longtemps sur les questions de congestion, qui s'étendent jusqu'à 12 unités. Le seul problème – c’est qu’il faut arrêter l'écoulement du sang de la tête vers le bas. Le pilote se sent très mal lorsque la pression est très forte ».
La combinaison se connecte à la machine de pression qui la gonfle et fournit aussi l’oxygène au masque respiratoire, explique le chef du département de la médecine aérocosmique de Zvezda Sergueï Filipenkov.
« Tout d'abord, il a une construction qui garantit une plus grande surface de compensation des surcharges sur le corps. Deuxièmement, cette combinaison est dotée d’un système de tension spécial qui améliore la transmission de cette pression. Enfin, la respiration se produit sous une pression trop élevée par rapport à l’atmosphère environnante ».
Les nouveaux avions de combat russes, en particulier de quatrième génération (Su-35, MiG-35), sans parler de cinquième génération, se distinguent par leur grande maniabilité. C'est un facteur important qui contribue à l'établissement de la supériorité au combat. Les pilotes d'essai expérimentés croient qu’en cas de virages ou autres figures complexes sur le T-50, les pilotes risquent d’avoir des problèmes de santé. Le nouvel équipement permettra aux pilotes de manœuvrer jusqu'à 30 secondes en surcharge 9G. Mais le niveau de congestion est susceptible de continuer à augmenter, et cela doit être pris en compte, explique Sergueï Filipenkov.
« Ces manœuvres peuvent durer seulement quelques secondes. Il faut augmenter la force de surcharge qui peut être compensée avec une telle combinaison ».
Le système de pressurisation doit fonctionner automatiquement. Une tâche assignée à l'ordinateur de bord. Le système d'alimentation en air et de pression automatique a été monté sur trois chasseurs expérimentés de cinquième génération. Les nouvelles combinaisons seront bientôt transférées aux pilotes d'essai. N