Les consultations entre le gouvernement de la Grèce et la troïka de créanciers internationaux – Banque centrale européenne, Commission Européenne et Fonds Monétaire International – ont duré une semaine. Finalement il est devenu possible d’octroyer à Athènes une nouvelle tranche d’aide de 8,1 milliards d’euros, dont 6,3 milliards d’euros accordés par les Etat européens.
La décision sur un nouveau paquet d’aide à la Grèce a été prise le 8 juillet, à la réunion du Conseil des ministres des Finances des pays de la zone euro (Eurogroupe). L’aide financière sera fournie par tranches. L’octroi de ces moyens financiers sera assorti d’une série de conditions – le gouvernement grec devra accélérer l’application des réformes, afin de déboucher au début de 2014 sur un début de reprise économique (le rapport mentionne le chiffre 0,6 %). Il s’agit, notamment, de restructurer le secteur public avec le licenciement, avant fin 2013, de 4000 fonctionnaires. De plus, 12 500 fonctionnaires et agents du secteur public seront mis en disponibilité.
Les premiers 4 milliards d’euros seront prêtés à la mi-juillet, si le parlement grec adopte vers le 19 juillet le Code fiscal revu, ainsi que des projets de loi sur la réduction des emplois et des salaires dans le secteur public. A sa réunion du 29 juillet le FMI décidera du sort d’encore 1,8 milliard d’euros qui iront au service de la dette d’Etat. Si les réformes sont appliquées avec succès Athènes obtiendra en octobre encore un milliard d’euros.
Cette nouvelle tranche d’aide financière doit être perçue comme une mesure urgente de sauvetage de l’économie grecque. Le problème est que les défauts systémiques de l’économie sont toujours là – difficultés dans la sphère sociale, niveau record de chômage, baisse de la consommation et des activités, réduction du PIB (de près de 7 % en 2012).
On ne saura évaluer l’effet de la nouvelle enveloppe d’aide à la Grèce qu’à l’expiration d’un certain temps, lorsque les réformes lancées commenceront à être pleinement réalisées, considère l’analyste de « Investcafé » Anna Bodrova.
« En gros, toutes les mesures anticrises touchant l’économie grecque ont un effet différé. Cela veut dire que nous ne pourrons pas voir les moments positifs dans les secteurs de l’économie grecque avant le milieu de l’année prochaine, étant donné son disfonctionnement important - dans le secteur bancaire, dans l’infrastructure et dans le domaine du business. Et pour voir quelques germes il faut du temps. »
Les sceptiques continuent toutefois d’affirmer que l’économie grecque commence de plus en plus à rappeler un panier percé qui a déjà englouti plus de 200 milliards d’euros. D’après tout, les partenaires des Grecs pour la zone euro n’ont d’autre solution que de continuer de pratiquer des injections financières. T