C’est ce qu’ont décidé les militaires. Lorsque, il y a une année après l’investiture de Mohamed Morsi, des protestations ont commencé dans le pays, le Conseil suprême des forces armées d’Égypte, s’est rallié à l’opposition. L’armée et la police ont pu facilement prendre le contrôle de la situation et le président Morsi a été destitué, a annoncé le ministre égyptien de la Défense
Abdel Fattah al-Sissi.
Nous espérions la réconciliation nationale, la confiance et la stabilité. Mais le président a fait comprendre qu’il n’écoutait pas son peuple. Les chefs militaires, après des consultations avec tous les représentants de l’opinion publique égyptienne ont décidé d’entreprendre des démarches visant l’édification d’une société égyptienne unie.
Le plan d’action annoncé est le suivant : le chef de la Cour suprême constitutionnelle Adli Mansour exécutera les fonctions du chef d’Etat par intérim. La chambre haute du parlement doit être dissoute. Dans le pays, il y aura les nouvelles élections présidentielles et législatives, et une commission spéciale apportera des amendements à la constitution. Les militaires vont assumer d’une tâche difficile, selon le directeur du Centre de recherches « Proche-Orient-Caucase » de l’institut international des Etats modernes Stanislav Tarassov.
Premièrement, les militaires doivent créer une équipe de gestion – un gouvernement technocratique. Ensuite, élaborer un projet de réformes. Puis, commencer à les mettre en pratique, assainir la vie économique, puisque l’économie de l'Égypte est dans un état catastrophique. Si les militaires arrivent à créer un gouvernement technocratique efficace et à séparer les affaires de la religion et de l’Etat, comme c’était le cas sous Moubarak, il sera possible de sauver l'Égypte. En ce moment, l’armée essaie de prévenir une effusion de sang. Les adversaires de Morsi sont heureux, mais il faut compter avec ses millions de partisans. Rien que pendant les dernières 24 heures, 32 personnes ont péri dans les accrochages, il y a des centaines de blessés. Pour éviter des provocations, les militaires ont fermé les chaînes télévision pro-Morsi. Les leaders et les militants de l’organisation des Frères-musulmans sont arrêtés. Le président limogé refuse de reconnaître la légalité des changements dans le pays. T