Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso aurait prpposé un nouveau plan de sauvetage de l’Europe pour la tirer du mauvais pas où elle s’embourbe actuellement. Cette fois-ci il s’agirait de créer un service de la dette européenne communautaire qui rendrait caduque la souveraineté financière et économique des pays-membres. En effet, faire fondre la dette des pays du Sud de l’UE dans le chaudron magique d’Abraracourcix techno-européen équivaudrait à la reconnaissance solidaire de l’endettement de la France ensemble avec l’Italie et l’Espagne sans parler de la Grèce. Cela ferait chuter la cotation des pays européens du Nord et fuir définitivement les capitaux qui déjà ne sont pas chauds à se tourner du côté de l’Europe. Le marché du travail en pâtirait à coup sûr et la stagnation couplée avec l’inflation s’installeraient à titre permanent dans les pays qui sont tout de même un peu moins épargnés que le Midi de l’Europe. Est-ce que cela a un sens ou quand le château est en flammes on ne sait plus s’il faut sauver les meubles ou en abattre les murs ? Comme l’idée semblerait être toute fraîche, on ne peut qu’en tirer à titre de conclusion qu’il s’agit d’une manœuvre en désespéré qui pourrait précéder l’agonie financière finale. Ce qui ne manquerait pas d’avoir des répercussions sociales à une très-très-très grande échelle. Si j’étais capitaliste, je penserais bien à mettre mes fonds à l’abri dans les îles anglo-normandes ou encore dans les Caraïbes quitte à les transformer en comptes métallique domicilié en Chine ou… en Russie où il y aura toujours beaucoup d’or et d’hydrocarbures pour tenir le coup.
Quoi qu’il en soit et aussi fantaisiste que cela puisse paraître, nous avons demandé à l’un de nos experts chevronnés qui est très souvent sur nos ondes et qui s’appelle Arnaud Leclercq de commenter l’éventuel événement. Arnaud Leclercq est un financier de très haut vol. Analyste, universitaire et banquier, il travaille en Suisse, France et au Proche-Orient. Voici ce qu’il nous a livré :
La Voix de la Russie. On se demande sur le bien-fondé du service de dette commune européenne. Qu’en pensez-vous ?
Arnaud Leclercq. J’ai un petit peu mal à y croire, voyez-vous, parce que d’un côté vous avez déjà des entités européennes que l’on appelle en anglais EFSF ou l’OSM et qui émettent déjà d’ailleurs de la dette européenne. Enfin ce ne sont pas à strictement parler des obligations étatiques européennes. Maintenant ce que vous mentionnez et ce qui serait l’émission d’une dette européenne, je dirais que pour l’instant ce stade est tout simplement impossible techniquement. Ce serait une forme d’intégration fiscale, ce qu’on appelle un connégévilisation en quelque sorte des dettes et des pertes potentielles. Ce sera probablement mal perçu mais pour ça il faudra déjà commencer à changer la Constitution allemande qui n’autorise pas. Alors je crois qu’on n’en est encore loin.
VDLR. Donc pour vous cela n’a pas beaucoup de sens et l’idée n’est pas très mûre ?
Arnaud Leclercq. Ce n’est pas très mûr parce que ce n’est pas constitutionnel en Allemagne. Il faudra que l’Allemagne change sa Constitution ce qui ne sera pas possible. Je crois que le sujet relève plus des débats politiques, peut-être pour détourner l’attention au moment où le Portugal et la Grèce seraient de nouveau dans les difficultés certaines, notamment avec leur dette qui, on sait, que par ailleurs la banque Centrale avec Mario Draghi serait intervenue indirectement pour le soulager. Il y a encore de disparité entre l’Europe du Nord et le Sud et quand je parle de disparité, on pourrait presque parler maintenant de dissension dans un certain nombre de cas. Je crois qu’avant que l’on n’arrive à une forme d’émission de dette européenne et avant que les Allemands n’acceptent de changer leur Constitution et sachant en plus que l’on est en période pré-électorale en Allemagne, je crois que l’on en est encore assez loin. On pense plutôt à une petite gesticulation au niveau de Bruxelles que des choses assez concrètes. »
Comme on le voit, l’idée des eurocrates est dépourvue de toute assise et ne ferait que contribuer au désastre qui se généralise. Le retour au franc prôné à cors et à cris par le très illustre Jacques Sapir, connu un peu partout à travers le monde, semble être une planche de salut pour une France exsangue des cruelles expériences des apprentis sorciers européens.