Les gorilles de montagne de l’espèce Gorilla beringei qui habitent les forêts tropicales des montagnes de Virunga à l’est de la RDC, à la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda, sont les plus gros singes anthropoïdes . C’est ici qu’a été crée en 1929 le parc national de Virunga, un des plus anciens en Afrique qui occupe 7,8 mille km2 et est l’habitat naturel d’une population de 600 gorilles de montagne. Il s ‘agit d’une espèce en voie d’extinction, c’est pourquoi le gouvernement congolais déploie de grands efforts pour la préserver. Le parc et sa population de gorilles sont depuis longtemps protégés par le Fonds mondial pour la nature (WWF) et font depuis 1944 partie du Patrimoine mondial de l’UNESCO. La tâche des écologistes s’est particulirement compliquée à la fin du XXe siècle quand un puissant conflit armé surnommé « la Première guerre africaine » a éclaté dans l’est du Congo. Toute cette région qui englobe le nord et le sud de la province de Kiwu est tojourts l’arène des affrontements armés. La situation s’aggrave encore en raison de l’extraction industrielle incontrôlée des minerais rares dont le coltan. Les forêts aux essences précieuses y sont soumises aux coupes sauvages. De surcoît, c’est déjà au milieu des années 1930 qu’on a découvert des gisements de pétrole dans la région des Grands Lacs. La RDC manque actuellement de pétrole mais les géologues sont très optimistes. C’est pour rapprocher les lendemains qui chantent que la RDC a délivré des licences d’exploration à plusieurs grands groupes internationaux dont le français Total. Les travaux d’exploration-prospection ont déjà causé un préjudice énorme à l’ensemble de l’écosystème de la région ce qui s’est répercuté sur la population de gorilles. Si naguère encore, ces animaux arrivaient à cohabiter avec les hommes, ils supportent désormais difficilement le bruit des machines et des installations de forage, les masses d’hommes armés et les coupes des forêts qui constituent leur base alimentaire.
D’ailleurs, il n’y a pas longtemps Christophe de Margerie, le PDJ du groupe français, a déclaré, lors de l’assemblée générale des actionnaires de Total, répondant à une demande de l’association WWF France, qu’il ne pénétrera pas dans cette zone protégé du parc de Virunga. Avant cette décison, WWF a mis deux ans pour convaincre les dirigeants de Total de la nécessité de préserver le parc avec sa flore et sa faune et surtout avec sa population de gorilles.
L’animateur de ce programmme Igor Yazon a demandé au Congolais Lilo Miango, rédacteur en chef du magazine Ngambo Na Ngambo de dire quelques morts sur la préservation de la nature au Congo.