L’Égypte est quasiment à l’apogée des manifestations de protestation contre le régime Morsi et les oppositionnaires comptent rassembler des centaines de milliers, voire des millions d’adversaires de Morsi. Pendant ce temps, l’armée se déploie au Caire, à Alexandrie et dans les villes du delta du Nil.
La tension en Égypte n’a cessé de croître toute la semaine dernière. Les experts russes pensent que le pays est pratiquement divisé en partisans et adversaires du nouveau « pharaon » Mohamed Morsi, homme du mouvement islamiste des Frères musulmans. L’Égypte est au bord d’une longue période d’instabilité, - estime l’analyste de l’Institut d’études orientales Vladimir Belikov :
« Je ne crois pas à la possibilité d’une guerre civile parce que l’armée joue le rôle de tampon entre les deux fractions de la société égyptienne en conflit. Son commandement a déjà déclaré qu’il ne permettrait pas que les événements dégénèrent en confrontations sérieuses ou en effusion de sang. L’armée devrait se scinder à son tour pour qu’éclate la guerre civile, ce qui est hautement improbable. »
A la veille des manifestations du 30 juin, les adversaires de Morsi ont occupé la place Tahrir au Caire, centre de la révolution de 2011. Les actions anti-gouvernementales sont organisées par le mouvement Tamarrod (ou « rébellion » en arabe). Ses militants affirment avoir collecté depuis la mi-avril près de 20 millions de signatures en bas d’une pétition demandant la démission de Morsi et la tenue de l’élection présidentielle anticipée.
Les tentatives du chef de l’État pour entamer le dialogue avec les leaders de l’opposition se sont soldées par un échec et le 26 juin Morsi s’est dit prêt à discuter d’un nouveau train de réformes et a proposé de créer un comité interpartis chargé de réviser la constitution. Il a également avoué « avoir commis des erreurs ».
Le commandement de l’armée égyptienne qui est le principal arbitre politique a déjà prévenu que l’armée interviendrait en cas d’effusion de sang le 30 juin. Selon la chaîne de télévision Al-Mayadin, les militaires égyptiens ont donné au gouvernement et à l’opposition une semaine pour parvenir à un compromis. Si la situation continue de se dégrader, a déclaré le ministre de la défense Abdel Fattah as-Sissi, « l’armée prendra sous sa protection l’Etat et le peuple égyptien ». T