Il y a 99 ans, on assistait au début de la Première Guerre Mondiale. Cet événement ne prête guère à de longs épanchements, mais nous laisse plutôt réfléchir sur le poids du passé historique que d’aucuns cherchent à effacer de notre mémoire. Il est de notoriété publique que l’âge que nous croyons moderne, c’est-à-dire le vingtième siècle n’a vu le jour qu’au tir du premier canon de la Grande-Guerre. Depuis nous assistons à une montée aux extrêmes, fait reconnu par tout un chacun qui s’allie dans notre esprit d’une drôle de façon avec le sentiment de vivre mieux et plus pleinement que les Anciens. Non, je ne cherche pas à vous convaincre à renoncer au dentifrice et à d’autres avatars de modernité. La question qui se pose pour autant : peut-on conserver les acquis du passé balayés impitoyablement par la Première Guerre Mondiale tout en introduisant les technologies modernes ? Certains exemples sont édifiants pour la société française. En voici trois. Le premier est constitué, et vous pouviez vous en douter, par la société russe orthodoxe. Quand bien même vous fustigeriez certaines facettes de ce qu’on appelle nous autres, le pouvoir fort, il reste tout de même incontestable que la société russe est basée sur la Tradition. Cette approche, due à la méthode poutinienne, a cherché à renouer avec l’histoire du dix-neuvième siècle. Cela est d’autant plus vrai que l’on voit toujours le Patriarche de toutes les Russies aux côtés du Président russe. Très souvent cette compagnie est complétée par le grand Rabbin et le Mouffti suprême. Cela est une preuve irréfutable de la non-séparation des cadres ecclésiastique et temporel. Dès que la Russie s’est remise à respecter les traditions, elle a su en finir avec l’image d’un pays soviétisé. Qui plus est, ce moyen s’est avéré salutaire pour se faire respecter par les musulmans du Caucase et de l’Asie Centrale. Le message adressé est tout simple : « Nous avons nos traditions et vous, vous avez les vôtres. Ayez la gentillesse de respecter les nôtres lorsque vous êtes sur notre sol ! » Cela semble marcher suffisamment bien sans que la Russie cherche à opérer un retour vers l’arrière c’est-à-dire l’époque moyenâgeuse.
Si vous êtes réticent à l’égard de cet exemple, un autre à vous citer est le cas chinois. Les Chinois ont gardé tout le dispositif du Parti communiste de Mao. Cela paraît obsolète et peut être même ridicule mais ils y tiennent. Personne ne rejette l’histoire et le Parti communiste reste toujours debout dans le cadre d’un mode de vie carrément capitaliste.
Mon troisième exemple est incarné par le Qatar tant courtisé par François Hollande ce dernier temps. Les Emirats Arabes que je ne porte résolument pas dans mon cœur, cherchent tout de même à prouver que l’islam fait bon ménage avec la modernité. Les gratte-ciels se dressent à Doubaï. Les autres émirats s’ouvrent à la transplantologie et autres techniques médicales. Et en même temps on pratique toujours la prière et l’on fait appel au Coran. Bref le cadre d’une vie traditionnelle est respecté malgré l’introduction de la modernité. En fait, les exemples abondent. Un autre encore vient cette fois-ci du lointain orient, à savoir le Japon. Les Japonais affectionnent toujours le culte ds armes blanches et restent farouchement sintoïstes ce qui ne les empêche guère d’inventer des techniques modernes dignes de la Guerre des Etoiles.
Tous ces cas de figure ne cherchent qu’à prouver qu’une chose : la déviation occidentale n’est pas suivie par d’autres grandes civilisations mondiales. Ce que les Occidentaux croyaient être leur arme secrète, leur découverte, leur invention, à savoir les droits de l’homme avec le culte d’un individualisme à la puissance 10, la révolution sexuelle et le rejet de la tradition, s’est avéré être une tare qui a empoisonné la société porteuse. L’autre exemple des grandes erreurs est celle du communisme qui, lui aussi, a vu le jour à une grande échelle, à la suite des malheurs de la Première Guerre mondiale.
Ce jour d’anniversaire de la Guerre on ne saurait que recommander aux Français et autres peuples européens de faire à l’instar des peuples slaves et orientaux c’est-à-dire revenir un peu en arrière et renouer avec la religion et l’histoire d’avant la Grande Guerre ce qui les mettrait évidemment à l’abri de la disparition à laquelle ils semblent être malheureusement promis s’ils persistent dans la voie qu’ils se sont délibérément choisis.