Le ministère japonais de la Défense étudie la possibilité de mettre au point des missiles balistiques d'une portée de 400 à 500 kilomètres pour empêcher une éventuelle invasion des îles Senkaku/Diaoyu qui font l'objet d'un différend territorial sino-japonais, rapporte mercredi le journal Sankei Shinbun.
Un projet détaillé devrait être présenté en juillet dans le cadre de la révision du programme japonais de sécurité nationale. Si le document est approuvé, la conception de nouveaux missiles pourrait commencer dès 2014. Les futurs missiles devraient être déployés à Okinawa, l'île japonaise la plus méridionale.
Selon des experts du ministère japonais, les nouveaux missiles seront capables de couvrir une distance de 500 kilomètres en cinq minutes, ce qui permettra d'empêcher toute tentative d'atterrissage sur les îles contestées. Si ce projet est réalisé, les Forces japonaises d'autodéfense seront pour la première fois dotées d'armes offensives à longue portée.
Les îles inhabitées Senkaku/Diaoyu sont au centre d'un litige sino-japonais depuis les années 1970. Le Japon affirme qu'il contrôle les îles depuis 1895 et qu'elles n'avaient appartenu à aucun pays avant cette date. La Chine insiste sur le fait que les îles contestées faisaient partie de l'Empire chinois il y a 600 ans. Les Etats-Unis ont administré les îles après la Seconde guerre mondiale. En 1972, les Américains ont remis les îles Senkaku et l'île habitée d'Okinawa au Japon. Taïwan et la Chine continentale contestent la souveraineté japonaise sur les îles Senkaku.
En septembre 2012, les tensions sont montées d'un cran entre le Japon et la Chine suite à l'achat par Tokyo de trois îles de l'archipel Senkaku à leurs propriétaires privés. Une vague de manifestations antijaponaises a alors traversé la Chine, tandis que Pékin s'est déclaré prêt à employer tout moyen pour défendre l'intégrité territoriale du pays et la souveraineté de la Chine sur les îles litigieuses.