« Judas » – un film russe qui fait réfléchir

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Le premier des trois films russes figurant au programme du festival de Moscou, à savoir le drame Judas du réalisateur Andreï Bogatyrev, a été projeté avec succès.

Le sujet du film semble être canonique mais seulement en apparence. Il est inspiré de la nouvelle Judas l’Iskariote de Leonid Andréev, classique de la littérature russe. Écrite il y a plus d’un siècle, cette nouvelle a fait scandale aussitôt après sa parution. C’est que son auteur a traité à sa façon le personnage de Judas. Il a analysé la psychologie de la trahison et cherché à en révéler les causes véritables. « Recevoir misérables 30 deniers en contrepartie de sa trahison, c’est trop simple ! Il y avait une confrontation entre Jésus et Judas », est convaincu Abdreï Bogatyrev :

« C’est l’histoire éternelle des contraires qui sont condamnés à coexister comme la lumière et les ténèbres. Mais qu’on n’aille pas penser pour autant que Judas soit assimilé aux ténèbres. Cela signifie seulement que certains actes ont un caractère mitigé. Judas est un homme vivant aux facettes multiples, comme nous le sommes tous ».

Le réalisateur Bogatyrev n’a pas encore 30 ans. C’est un jouvenceau à l’aune cinématographique, et pourtant il a eu le courage de s’attaquer à un sujet de cette envergure. Il a sans doute raison dans la mesure où c’est pendant la jeunesse qu’il faut se définir par rapport à la foi.

« Mon film s’adresse à ceux veulent arriver à la foi d’une manière consciente au lieu de s’en remettre aux dogmes », dit Bogatyrev. Il est soutenu par la productrice du film Tatiana Vorontskaïa :

« La foi est un processus pour moi, comme la lecture des Écritures Saintes et tout ce qui s’y rattache. C’est pour cette raison qu’il faut, d’une part, comprendre le bien mais savoir aussi distinguer dans les méandres du mal, qui peut être charmant et séduisant. Il faut faire un choix quotidien parce que nous sommes nous-mêmes responsables devant Dieu et personne ne peut le faire à notre place ».

Le tournage du film n’a pris que 25 jours en tout et pour tout et a eu lieu à Malte. S'agissant des point positifs du film, on peut citer le bon fond littéraire et l'excellent jeu d’Alexei Chevtsenkov dans le rôle de Judas. On peut lui reprocher des lenteurs parfois excessives. Pourtant, l’importance du sujet soulevé est si grande que le film est condamné à accrocher l’interêt du public. « Il vaut la peine d’être vu, ne serait-ce que parce qu’il fait réfléchir » dit Andreï Bogatyrev dans une interview à notre radio :

« Il est important de tout voir et pas seulement mon film ! Nous allons souvent à la dérive en écoutant les gens de bon conseil. Or, il faut tout analyser soi-même pour avoir son jugement sur tout ».

Rappelons que dans la compétition du festival de Moscou figurent encore deux films russes et notamment Le rôle de Konstantin Lopuchanski et Le glissement d’Anton Rosenberg. Ils se disputent avec 13 films produits en Italie, Espagne, Pologne, au Japon, France, Turquie, etc.   N

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