Mali : Bamako et les Touaregs se sont mis d’accord, et après ?

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Nous proposons à votre attention notre rubrique hebdomadaire « Gros plan sur l'Afrique ». Son auteur Alexei Grigoriev vous invite aujourd’hui à écouter son sujet « Le Mali : Bamako et les Touaregs se sont mis d’accord, et après ? » et un bref aperçu « L’Afrique : les échos de la semaine ». 

Le Mali a fait le 18 juin à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, un pas attendu depuis longtemps ayant rapproché le pays du règlement de la crise militaro-politique des plus sérieuses dans son histoire. Les Touaregs du Mouvement national de libération d’Azavad (MNLA) ont proclamé la fondation de l’Etat indépendant Azavad et la junte militaire a commis le 22 mars à Bamako un coup d’Etat. Ces événements ont entraîné un regain d’activité des groupes terroristes jihadistes avec à leur tête Al-Qaïda au Maghreb islamique dans le Nord du Mali. Ils ont proclamé comme objectif essentiel la charia sur l’ensemble du territoire du pays. Ces projets ont été sapés grâce à l’opération armée d’envergure « Serval » avec la participation de 4 mille militaires français et du contingent tchadien de 2 mille hommes. On est maintenant en quête de règlement diplomatique de la crise malienne. Le cessez-le-feu à Kidal a été enfin signé le 18 juin à l’issue des pourparlers de dix jours à Ouagadougou entre le gouvernement central du Mali et deux organisations de Touaregs : MNLA et le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad avec la médiation du président burkinabé Blaise Compaoré, des hauts représentants de l’ONU, de France, de l’UA et de l’UE et de plusieurs autres institutions internationale ainsi qu’avec le concours de la mission africaine au Mali (Misma). « Cette entente, qu’est-ce qu’elle donne au Mali et comment sera le rôle de votre organisation dans la normalisation dans le pays ? Le Directeur de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Christophe Guilhou a répondu par téléphone de Paris à ces questions de notre correspondant Igor Yazon :

Le chargé d’affaires russe dans la République du Mali Oleg Fedotov apprécie les accords susmentionnés dans une interview téléphonique de Bamako :

A mon avis, cette entente est un pas très important dans le dialogue intermalien, dit le diplomate russe. Or, il ne règle pas entièrement tous les problèmes liés aux territoires du Nord et aux groupes de Touaregs qui ont proclamé l’indépendance. Une telle entente prescrit un examen beaucoup plus prolongé. Les présidentielles sont fixées au 28 juillet et sans le cessez-le-feu signé à Ouagadougou elles auraient été impossibles. Les contradictions entre les parties se seraient aggravées en absence de l’armée malienne à Kidal. L’accord suppose le cessez-le-feu, la disposition des parties à l’unité nationale, un Etat laïque – ce sont les éléments très importants à l’étape préélectorale. Les parties se sont entendues de se mettre à l’issue des élections à la table de négociation 60 jours après l’entrée du leader élu en fonction. Les parties engageront aux prochains pourparlers l’examen plus profond de tous les problèmes qui se sont accumulés depuis le coup d’Etat en mars 2011. Cela concerne sans doute les problèmes de longue date entre les groupes ethniques du Nord et du Sud du Mali. Le futur accord sera plus vaste et exigera un examen plus prolongé parce qu’il s’agira des prétentions du Nord du pays à Bamako.

Selon Oleg Fedotov, la société malienne est au plus haut point politisée ce qui rend la période préélectorale très compliquée. Il existe près de 160 partis politiques dont au moins une vingtaine ont déjà présenté leurs candidats à la présidence. Ce désaccord menace de déstabiliser le pays. Si la force n’est pas employée, la campagne électorale se déroulera conformément à la Constitution. Tout porte à croire, estime le diplomate russe, que la campagne électorale sera compliquée et n’exclut pas les surprises, notamment très dangereuses. La menace des affrontements interraciaux subsiste à Kidal.

L’expert français en réseaux terroristes islamiques Louis Caprioli commente dans une interview accordée par téléphone de Paris à notre correspondant les ententes et les problèmes qui surgissent en période postélectorale.

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