Il est composé de huit films russes et allemands et présente la guerre vue par chacune des deux parties. Le programme est composé de films d'archives, accordés par le Gosfilmofond (fond public des films), ainsi que de films des années 90.
Le premier film sur Stalingrad a été tourné en Union Soviétique pendant la guerre, en 1944, d'après la nouvelle de Konstantin Simonov Les Jours et les nuits - sur la défense héroïque de la ville. Dans les 10 ans succédant à la guerre, les réalisateurs soviétiques et les documentalistes ont abordé le thème de Stalingrad plusieurs fois. Dans les années 1970, le réalisateur Grigory Tchoukhraï a proposé aux spectateurs sa compréhension de la guerre et de la grande bataille dans le film Mémoire, construit sur les fragments des actualités militaires et monté de façon suggestive. En 1989, le réalisateur Ioury Ozerov a montré pour la première fois la bataille de Stalingrad vue par les yeux des soldats et des officiers soviétiques et allemands. Le film a été réalisé en commun avec les collègues de la RDA, de la Tchécoslovaquie et des États-Unis. Maintenant, les spectateurs russes verront comment les cinéastes allemands racontent ces événements. Le directeur de programme du festival Kirill Razlogov a parlé à La Voix de la Russie des particularités du programme militaire présenté au festival.
« L'anniversaire de la bataille de Stalingrad est important non seulement chez nous, mais aussi dans le monde entier. La particularité de ce programme consiste en ce qu'elle présente les événements liés à la bataille de Stalingrad, des deux côtés – du côté des vainqueurs, et du côté des vaincus. Notamment grâce à la présentation, je pense, plusieurs détails de cette grande victoire deviendront plus évidents, y compris à travers les destinées humaines, les tragédies humaines … »
La veille du 22 juin, date tragique dans l'histoire de la Russie, les spectateurs ont vu le film Médecin de Stalingrad, créé en RFA en 1958. On y parle des prisonniers de guerre allemands qui se sont trouvés dans un camp après la bataille de Stalingrad. Au centre du film, il y a l'histoire du médecin allemand Beuler, un neurochirurgien expérimenté qui sauve le fils du commandant du camp. Le garçon avait une tumeur au cerveau. Grâce à Beuler et au succès de l'opération pratiqué par le médecin, 150 prisonniers allemands ont pu rejoindre dans leur pays natal. Le célèbre réalisateur russe Alexandre Adabachyan a reconnu avoir regardé ce film avec un intérêt particulier.
« Maintenant, je travaille sur un film lié justement à cette période de la guerre, mais – de l'autre côté. C'est un camp de concentration allemand, une histoire vraie. Donc, il était intéressant de regarder comment on se représentait cela dans les années 50 chez eux. Chaque pays tâche de créer quelque mythologie sur son histoire. C'est la tentative allemande : des Allemands nobles, dotés de qualités négatives aussi, il est vrai, et les Russes primitifs, avec une seule exception - en la personne de la femme-docteur avec son attitude humaine envers son collègue allemand. Bref, c'est un film fait pour les Allemands. Pour qu'ils comprennent : nous avons perdu la guerre, mais en tout cas, nous sommes plus forts, nous existons comme nation, le monde le reconnaîtra, comme les femmes russes l’ont fait… » N
