Israël admet la possibilité d'une modification du mandat de la Force des Nations unies chargée d'observer le désengagement sur le plateau du Golan (FNUOD), a déclaré vendredi Daniel Meron, haut fonctionnaire du ministère israélien des Affaires étrangères chargé des relations avec l'ONU et les organisations internationales.
"Le mandat actuel de la FNUOD demande à être révisé. Il a été défini dans une situation foncièrement différente de celle qui prévaut aujourd'hui. Nous ne sommes pas toujours d'accord avec les casques bleus, mais leur présence dans la région est pour le moment indispensable", a indiqué M. Meron lors d'un séminaire à l'Institut de recherches sur la sécurité nationale (INSS) à Tel Aviv.
Le diplomate n'a pourtant pas précisé en quoi cette révision pourrait consister.
Il s'agit de la première déclaration de ce genre faite par un responsable officiel israélien depuis que la Russie a proposé d'envoyer ses soldats de la paix dans la "zone tampon" sur le plateau du Golan.
Les autorités israéliennes refusent de commenter en public cette initiative de Moscou. Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, elles "ne sont pas prêtes à y voir apparaître un contingent russe".
Son homologue israélien Zeev Elkin a fait savoir le 10 juin que la présence de casques bleus russes était impossible pour des raisons juridiques, car l'accord de désengagement et le protocole signés entre la Syrie et Israël en 1974 interdisaient la participation des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU aux opérations de paix dans la région.
Début juin, l'Autriche a annoncé son intention de retirer ses observateurs militaires déployés dans la "zone tampon" entre la Syrie et Israël. Vienne a motivé sa décision par la "menace inadmissible" qui pesait sur la vie des casques bleus autrichiens dans cette région.
Le président Vladimir Poutine a déclaré le 7 juin que la Russie était prête à remplacer les casques bleus autrichiens, mais a souligné que cela pourrait se faire uniquement sur demande de l'ONU et à condition que les pays de la région acceptent ce changement.