Pour commémorer le 70e anniversaire du massacre de milliers de Polonais par les nationalistes ukrainiens dans la région de Volyn (Ukraine de l'ouest), le sénat polonais a adopté une résolution dans laquelle il a qualifié cette tragédie de "purge ethnique présentant des signes de génocide".
La préparation du texte s'est accompagnée de débats sur l'opportunité du terme "génocide". L'ex-président ukrainien Leonid Kravtchouk, qui s'est rendu cette semaine à Varsovie, a jugé cette formule "incorrecte". Selon lui, le génocide ne peut être perpétré que par un Etat qui utilise à cet effet son appareil répressif.
Un expert de l'Institut polonais des relations internationales, Piotr Koscinski, estime pour sa part que bien que la résolution ne tarde pas à provoquer l'ire des nationalistes ukrainiens, elle n'entraînera pas un refroidissement des relations entre Varsovie et Kiev.
"Certes, la formule retenue dans ce document pourrait théoriquement constituer un motif pour une demande d'indemnisation, mais il n'est pas clair à qui cette dernière doit être adressée, car l'Etat ukrainien n'existait pas à cette époque", a déclaré M. Koscinski à RIA Novosti.
Le massacre de la population polonaise de Volyn a débuté en juillet 1943. Perpétré par l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), branche militaire de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), il a fait des dizaines de milliers de morts.
