La Banque centrale européenne (BCE) est prête à agir pour soutenir l'économie de la zone euro si nécessaire, alors que les signes de stabilisation des marchés montrent que les taux d'intérêt sont un outil de plus en plus efficace, a déclaré le président de la BCE, Mario Draghi, mardi à Jérusalem.
D'après M. Draghi, la BCE n'hésitera pas à utiliser les taux d'intérêt et les mesures non conventionnelles pour aider à réparer l'économie de la zone euro.
« Il existe de nombreuses autres mesures - les mesures standards de taux d'intérêt et non standards - que nous pouvons déployer et que nous allons déployer si les circonstances les justifient », a-t-il déclaré lors de la conférence en Israél, cite WSJ.
Cependant, le président de la BCE a averti que certaines de ces mesures peuvent avoir des « conséquences involontaires » qui doivent être gérées de façon appropriée.
Plus tôt ce mois-ci, la BCE a décidé de ne pas prendre les mesures supplémentaires pour aider à stimuler l'économie de la zone euro, malgré la prévision d'une récession plus profonde cette année. Ce bouleversement a effectivement mis à nouveau la pression sur les gouvernements pour moderniser leurs économies et pour réduire leur dette.
En outre, la BCE a examiné plusieurs options lors de récentes réunions, y compris la baisse de son taux de dépôt en territoire négatif, mais a décidé que de tels mouvements ne sont pas justifiés en dépit de conditions de crédit difficiles pour les ménages et les petites entreprises en crise au sud de la zone euro. Les données statistiques de ce mois ont montré que les coûts d'emprunt ont encore augmenté en avril pour les PME en Italie et en Espagne, tandis que les banques de ces pays prêtant à des entreprises locales ont diminué.
M. Draghi a dit que l'effet apaisant sur les marchés l'été dernier suite à l'engagement d'achat d'obligations par la BCE a assoupli les situations d'urgence, qui ont sapé l'influence de la banque centrale sur les coûts d'emprunt pour les entreprises et les ménages de la zone euro, rapporte Reuters.
Par ailleurs, M. Draghi a rappelé dans son discours qu'il y a des petits signes d'amélioration de l'économie de la zone euro, et il a fait valoir que la récupération de la demande mondiale devrait contribuer à stimuler les exportations. Cela dit, il a exhorté les gouvernements à s'en tenir à des réformes, y compris l'union bancaire à venir.
M.Draghi a également défendu le bilan de la BCE sur l'inflation, tandis que son principal taux de refinancement est à un niveau plus bas de 0,5%. Tout en reconnaissant que ces mesures représentent un risque pour le bilan de la BCE, il a soutenu que ce risque est maîtrisé et « nécessaire » pour maintenir des prix stables.
Ainsi, l'abaissement du taux de dépôt en dessous de zéro pourrait encourager les banques à prêter de l'argent à l'économie réelle plutôt que de le maintenir à la BCE, mais il pourrait aussi y avoir un impact important sur les opérations des banques et des implications majeures pour les marchés obligataires et des fonds.
