Moscou et Washington s'allient contre la menace cybernétique

© RIA Novosti . Aleksei Nikolski / Accéder à la base multimédiaKommersant
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C’est une première : au sommet du G8 Vladimir Poutine et Barack Obama ont signé des accords de confiance dans le cyberespace, écrit le quotidien Kommersant du 19 juin 2013.

C’est une première : au sommet du G8 Vladimir Poutine et Barack Obama ont signé des accords de confiance dans le cyberespace, écrit le quotidien Kommersant du 19 juin 2013.

La Russie compare cette avancée à la mise en place du "téléphone rouge" entre l'URSS et les USA, une ligne d'urgence visant à prévenir une guerre nucléaire. La Russie veut conclure des accords similaires avec d'autres pays et promouvoir leur adoption dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

"Ces accords sont révolutionnaires, note Andreï Kroutskikh, qui coordonne l'exploitation politique des TIC (technologies de l'information et de la communication) auprès du ministère des Affaires étrangères de Russie. La coopération entre la Russie et les Etats-Unis passe à la phase pratique et c'est un signal clair pour la communauté internationale : les deux pays montrent la nécessité d’une coopération pour la lutte contre les menaces dans l'espace informatique."

Au premier plan de ces mesures : l’utilisation des centres nationaux de réduction des risques nucléaires créés en 1987. Ils travaillent 24h/24 et permettent aux militaires russes et américains de s'informer mutuellement des essais balistiques en cours afin qu'ils ne soient pas interprétés comme des actes d'agression. En 1983, à la veille des exercices Able Archer de l'Otan, le système soviétique d'alerte aux attaques nucléaires s'était notamment déclenché.

Désormais ces centres seront utilisés également pour lancer l’alarme en cas d’attaque contre des sites critiques d'infrastructure informatique. Des lignes de communications et d'échange d'informations sur les incidents informatiques seront aussi mises en place à deux autres niveaux. Premièrement : un canal sera installé entre les superviseurs de la sécurité nationale. Ce canal sera utilisé en cas de crise nécessitant de mettre immédiatement les présidents au courant de la situation. Deuxièmement : une ligne directe entre les centres d'alerte et de réaction aux attaques informatiques (CERT, Computer Emergency Response Team) qui surveillent l'activité malveillante sur les réseaux.

L'élaboration de ces accords a demandé deux ans – ce ne sont donc pas de simples paroles en l’air. Le travail a commencé en juin 2011. Poutine et Obama comptaient signer ces accords en juin 2012 à Los Cabos, au Mexique mais les négociations avaient échoué au dernier moment.

Selon certaines informations, certains termes utilisés dans les accords ne convenaient pas aux parties. Washington mettait l'accent sur la protection physique de ses systèmes informatiques tandis que Moscou voulait se protéger contre l'utilisation malveillante des TIC afin d'éviter de se retrouver victime d'un virus tel que Stuxnet et d'empêcher les nouvelles technologies se transformer en arme de guerre cybernétique.

Il a été impossible de s'entendre à l'époque et les négociations ont été suspendues pendant plusieurs mois. Cependant, après une série d'attaques de hackers contre les banques américaines en août 2012 (Washington soupçonnait l'Iran d'en être l'auteur) les USA ont suggéré à la Russie de reprendre les négociations. Au final, le titre de la déclaration présidentielle reprend la version russe, tandis que son contenu et les trois accords intergouvernementaux auxiliaires incluent les deux versions.

Par ailleurs, les récentes fuites sur la surveillance à grande échelle des utilisateurs d'internet par les renseignements américains devraient renforcer les positions de Moscou dans les négociations. Désormais, Washington pourra plus difficilement se faire passer pour un leader de la lutte pour les droits de l'homme sur le web.

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