Tous ces projets, à l’exception du Ka-52 Alligator, font partie de la gamme du Groupe aéronautique (OAK) dirigé par Mikhaïl Pogossian. On peut citer en exemple le long courrier MS-21 produit par la société Irkout qui fait partie du géant OAK. Il surprend à plus d’un titre. Premièrement, en construisant les longs courriers de plus de 110 places, la Russie s’attaque au monopole tacitement créé par Boeing et Airbus parce que ces deux majors considèrent les avions de cette catégorie comme leur chasse gardée. Le prix de l’appareil - 270 millions de dollars - est très démocratique et son retour sur investissement est fixé aux années 2020-2025. Le groupe russe se positionne ainsi sur le marché international de l’aviation civile car c’est seulement en exportant que l’on peut rentabiliser un projet. A titre de comparaison, l’avion géant Airbus 380, qui peut transporter plus de 820 passagers, est loin de rembourser l’investissement initial après 6 années d’exploitation. Airbus, qui est la fierté de l’industrie aéronautique française, n’a construit en tout et pour tout que 110 appareils de cette classe. Or, il faudrait porter ce chiffre à 223 pour le rentabiliser.
On sait que les compagnies aériennes contemporaines préfèrent prendre leurs appareils en leasing pour alléger leur assiette imposable, alors qu’en Russie le problème du crédit-bail n’est pas encore résolu et que les compagnies russes sont obligées d’acheter des appareils occidentaux d’occasion. Mais selon le PDG d’Irkout Oleg Demtchenko, le MS-21 russe est appelé à conquérir rapidement les marchés intérieur et international parce que sa certification est prévue pour 2017. C’est également le cas du MS-21, un autre modèle d’OAK qui fera largement appel au savoir-faire étranger. Par exemple, ses propulseurs seront fournis par le motoriste américain Pratt&Witney.
La signature du contrat de livraison du Superjet-100 avec la compagnie mexicaine Interjet, est une autre bonne nouvelle pour l’industrie aéronautique russe. Cette annonce a été faite à la presse sur le stand d’Interjet en présence du PDG d’OAK. Le Superjet était présent sur le terrain en casquette de société cliente. Sa vente a eu lieu avec la participation active des associés italiens d’OAK à savoir le groupe Alenia, troisième avionneur dans le monde par ordre d’importance.
L’hélicoptère russe Alligator a également fasciné tout le monde. Les prestations du chasseur Su-35 de génération 4++ ont fait sensation. Les acrobaties aériennes étaient sa signature exclusive et les journalistes ne parlaient plus que de « ces Russes » et de leur matériel. T
