Moscou et Washington ont décidé de coopérer dans le domaine de la sécurité des technologies de l'information et de la communication (TIC). Ce pas en avant est positif et donne aux deux pays des avantages supplémentaires dans la lutte contre les éventuelles menaces cybernétiques, ont déclaré les experts des sociétés spécialisées en sécurité informatique interrogés par Digit.ru.
Lundi soir la Russie et les Etats-Unis ont convenu de créer, d'ici un mois, un groupe de travail bilatéral chargé de traiter les risques en matière des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le domaine de la sécurité internationale, comme l’annonce la déclaration commune des présidents Vladimir Poutine et Barack Obama.
Selon cette déclaration, ce groupe de travail se réunira régulièrement pour "évaluer les risques, élaborer, proposer et coordonner les mesures communes concrètes pour faire face à ces risques et renforcer la confiance".
"Ce genre d'initiative ne peut être que positif", estime Andreï Komarov, directeur du département des projets internationaux, de l’audit et du conseil chez Group-IB. Selon lui, elle vient pallier le manque de fonctionnalité et d'efficacité des alliances et des associations internationales existantes chargées de la sécurité informatique et de la confiance en termes de TIC, ainsi que la vitesse de réaction aux incidents informatiques dans le cadre de la coopération internationale.
"A l'heure actuelle dans le domaine de la sécurité informatique, il faut reconnaître que certains incidents et les intentions de coopération pour leur règlement sont souvent ignorés, ce qui est inadmissible au vu de la complexité de la situation dans l'espace cybernétique et du développement actuel des TIC", déclare Andreï Komarov.
Artem Baranov, analyste en chef chez Eset, remarque qu'aujourd'hui la coopération des Etats face aux menaces informatiques est déjà une pratique courante. "En tant que membre du G8 et l’un de ses plus grands Etats, la Russie ne peut certainement pas rester en dehors des accords concernant les TIC". Selon Artem Baranov, cette coopération apportera des avantages supplémentaires dans la lutte contre les éventuels risques cybernétiques car "c'est en agissant ensemble qu'on obtient un maximum d'effet".
"Ces dernières années ont montré qu’il fallait s'attendre à une hausse des menaces informatiques contre des pays concrets. Ces menaces peuvent servir à réaliser des objectifs comme le cyber-espionnage ou la mise hors-service des sites stratégiques d'infrastructure. Dans ce sens on pourrait constater que la coopération visant à assurer la sécurité des TIC profiterait aux deux Etats", déclare Artem Baranov.
