Report du G8 : négligence ou force majeure ?

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Le 39e sommet du G8 a été marqué par un incident désagréable. La partie britannique n’était pas prête à accueillir les leaders du G8 en Irlande du Nord dimanche, comme prévu. Vladimir Poutine, qui s’apprêtait à prendre l’avion pour Belfast, est resté à Londres jusqu’à lundi, a annoncé le service de presse du chef de l’Etat.

Le président russe a profité de ce retard pour rencontrer dans la capitale britannique des représentants des milieux d’affaires locaux, ainsi que les rédacteurs en chef du journal Financial Times et de la revue The Economist. Certains médias ont déjà qualifié le report du sommet du G8 de scandaleux. Un événement extraordinaire, s’accordent des experts – on ne connaît pratiquement pas de précédent. L’analyste politique Alexandre Fomenko n’exclut pas que l’ajournement du sommet a permis en réalité d’éviter un scandale encore plus gros :

« Peut-être, de la négligence, peut-être, des circonstances de force majeure, qui ne permettent pas de commencer la rencontre à temps ; il est possible qu’il s’agisse de considérations de sécurité. En tout cas, si des circonstances exigent le report, il vaut mieux le faire que de commencer au moment prévu au risque d’un scandale mondial en cas de situation imprévue au cours du sommet ».

Le sommet du G8 est une manifestation d’importance mondiale. Il est presque inconcevable que des hommes politiques responsables et des Etats ne puissent pas le préparer à temps. Surtout les Britanniques. Donc les raisons sont plus sérieuses, est persuadé Dmitri Danilov, en charge de la section de la sécurité européenne à l’Institut de l’Europe de l’Académie russe des sciences.

Les versions sont nombreuses, et la première chose qui vient à l’esprit, c’est la sécurité. L’Irlande du Nord n’est pas un lieu le plus sûr, rappellent les experts. Si les services spéciaux ont quelques soupçons ou détiennent une information sur des menaces éventuelles pour les leaders du G8 – cela peut être un argument de poids pour reporter le sommet. D’autres raisons pouvaient exister, des motifs politiques notamment.

« Par exemple, les récents faits scandaleux révélés concernant l’espionnage de personnalités officielles, y compris l’interception de conversations téléphoniques, de messages sur Internet. Naturellement, si de telles choses sont révélées avant un sommet du G8, on peut supposer que l’un ou l’autre participant aura besoin d’un délai pour réagir à une telle situation », estime Dmitri Danilov.

Les experts n’excluent pas que le thème du report du sommet du G8 soit amplifié dans les milieux gravitant autour de la classe politique et dans les médias. Alors on connaîtra sûrement les causes du report de cette manifestation. T


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