Les archives personnelles d’Andreï Tarkovski ont été vendues chez Sotheby’s pour près de 1,5 millions de £, alors que le prix du départ n’était que quelque 100 mille £. Une concurrence serrée entre les acheteurs s’est déroulée en novembre dernier. Mais les pays de Tarkovski de la région d’Ivanovo ont réussi à l’emporter. Et à présent tout citoyen de Russie peut voir ce qui a été acheté pour une somme d’argent aussi énorme. Voici ce que dit au sujet des archives Marina Tarkovskaïa.
Ces matériaux, comme tout ce qui a été fait par le grand maître, représentent, certainement, une grande valeur, qui se prête à peine à être mesurée en argent. Les archives sont diversifiées. Il y a beaucoup de photos, touchant la vie d’Andreï à l’étranger. C’est la période de son existence qui pour moi, par exemple, était inconnue. Un grand intérêt présente surtout l’enregistrement de la conférence de presse d’Andreï à Milan, en juillet 1984, quand il a dû renoncer à sa nationalité soviétique. C’étaient des heures pénibles pour Andreï, car il comprenait que c’était une démarche fatale. Et il a noté dans son journal que c’était la journée la plus affreuse de sa vie.
Derrière les vitres sont exposées les feuilles jaunies de cahier : lettres, ébauches, variantes de scénarios dactylographiées. Et sur les murs sont projetées les photos : Andreï Tarkovski avec sa femme Larissa, avec le réalisateur polonais Krzysztof Zanussi, Tarkovski au festival du cinéma aux Etats-Unis…
Les archives sont revenues en Russie. Pour que cela puisse se faire presque tous les entrepreneurs d’Ivanovo ont fait des contributions. Donc c’est par des efforts conjugués de tous qu’on retournait le patrimoine du grand compatriote.