La décision a été prise a une époque mouvementée de l’histoire contemporaine du pays. Depuis, le 12 juin est la principale fête nationale, à laquelle on commence seulement à s’habituer.
L’apparition sur la carte politique du monde d’un nouvel Etat – la Fédération de Russie – a coïncidé avec un moment crucial pour des millions de citoyens. Le démembrement de l’URSS, que de nombreux appelaient l’Empire, s’est accompagné d’une récession économique, de troubles dans la société, de l’apparition de forces politiques qui n’avaient pas toujours un esprit constructif.
Mais après l’arrivée au Kremlin d’une nouvelle équipe à partir de l’an 2000, la situation a commencé à se redresser rapidement. C’est ce que reconnaissent mêmes les sceptiques et les critiques les plus durs du pouvoir en place.
Aujourd’hui on peut dire que la Russie est un Etat indépendant, jouissant d’une grande autorité. Est-ce que cela veut dire que la fête du 12 juin est perçue par tous les citoyens du pays comme une fête reconnue, leur fête personnelle ? Pas encore, sans doute. Tout d’abord, parce que la nostalgie de l’époque soviétique est encore forte, estime Léonid Poliakov, directeur de la chaire de politologie générale au Haut Collège d’Economie.
« Le 12 juin est une date difficile à comprendre adéquatement. Alors que la Russie était encore une des républiques de l’URSS, elle a proclamé son indépendance. Et les tentatives pour associer la Journée de la Russie actuelle aux événements du passé soviétique sur fond de nostalgie de l’URSS compromettent et discréditent la date même. Une partie de la société contemporaine considère la désintégration de l’URSS comme une immense tragédie humaine et géopolitique. Et pourtant c’est bien à cette date que nous associons la constitution de la Russie souveraine. C’est en cela que réside la principale contradiction ».
Mais il est impossible d’inverser le cours de l’histoire, de revenir au passé. Et donc la nostalgie va tôt ou tard disparaître. Le pays doit aller de l’avant. T