Andreï Vinogradov : « J'essaie de raconter des histoires intéressantes »

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Ma rencontre avec l'écrivain Andreï Vinogradov a commencé avec son premier livre Troubadour et Théodore, dont les personnages vivent en Russie et en Espagne.

Philosophe de formation, historien, journaliste, éditeur, et consultant politique, Vinogradov vit en Europe depuis près de 25 ans. Ses romans révèlent au lecteur une nouvelle vie des Russes à l'étranger. Ils ne contiennent pas la nostalgie ou la critique du gouvernement. On y voit comment l’homme et son existence ressortent de tous les autres détails en montrant l’expérience de l’union des deux cultures – russe et européenne. « Si l’on réfléchit à la littérature dans des expressions telles que « biens de consommation », ou « praticité », je dirais que mes livres sont adaptés à la lecture par n'importe quel temps et à n'importe quel endroit du monde », explique Andreï Vinogradov dans une interview accordée à La Voix de la Russie.

La Voix de la Russie : La maison d ‘édition Olma-Press sort votre nouveau livre A Portofino et là-bas… Par quoi avez-vous commencé votre carrière d'écrivain?

Andreï Vinogradov : C’était un rêve d'enfance d’écrire ce livre. Ecrire ce livre me semblait simple et secondaire. Je voulais surtout mettre mes autographes sur la page de garde. L’écrivain soviétique Boris Polevoy a rendu visite à notre classe lorsque j’étais élève d’école secondaire. Il donnait des autographes à ceux qui le souhaitaient et cela m’a beaucoup plu.

Ensuite j’ai étudié à Moscou et à Prague. J’ai étudié la musique, le journalisme, la politique.... Ma « carrière d'écrivain» a commencé avec l'achèvement de la phase précédente de ma vie. Quelle carrière peut avoir un écrivain ? Seulement celle qu’il peut s’écrire.

LVdlR : Quels sujets vous intéressent ? Considérez-vous la nationalité de l’héros comme la principale condition pour vos histoires? Pour le lecteur d’un monde globalisé, est-il important d’où vient le personnage ?

A.V. : J’ai passé deux tiers de ma vie à l‘étranger. C'est probablement pour cette raison que mes personnages sont cosmopolites. Mais dans mes personnages russes on voit inévitablement une recherche de la muse indestructible et la recherche de l’éternel. Mes héros – se sont des Russes du monde entier. Dans mon nouveau livre vous rencontrerez des gens différents : des Russes, des Italiens, des Français, des Espagnols, des Anglais. Chacun d’entre eux a ses problèmes.

LVdlR : La langue utilisée dans vos livres est très intéressante, elle est très vive. Les caractères s’expriment avec précision, de manière aphoristique, en utilisant des mots nouveaux. Aimez-vous la langue russe moderne, et que pensez-vous de ses mutations?

A.V. : Les mutations de la langue me font de la peine. Mais d'autre part, ne sommes nous pas témoins des changements constants ? Nos dents de lait tombent et d’autres dents poussent en-dessous. Même chose pour la langue. La langue, c’est comme une carte pour l'âme: pour les uns, c’est un guide, pour les autres, c’est pour emballer le poisson. S’il n’y a rien à dire, la langue le reflètera.

LVdlR : Un chien est le personnage principal de votre livre Troubadour et Théodore. Pourquoi ?

A.V. : J'adore les chiens. Surtout les bassets. Mon chien aura bientôt 14 ans et Théodore est copié sur lui. Dans mon nouveau roman Et à Portofino, et là-bas… Mais dans ce livre, c’est un chat nommé Otto qui est la vedette. Un aventurier, un rêveur, un bavard… Il y a aussi d’autres animaux : un rat bouddhiste, une mouette-missionnaire, une perche-martyr, un lézard, une coleuvre... C'est un livre sur les gens et les animaux vagabonds, dont les destins se croisent.

LVdlR : Pourquoi vous écrivez ? Est-ce par plaisir de faire des jeux de mots ?

A.V. : Beaucoup de critiques ont donné un sens à l’écriture des écrivains. Moi, mon but, c’est de raconter des histoires intéressantes de manière intéressante. Parfois, je suis suis les aspirations et les humeurs de mes personnages, parfois me permets de me rebeller contre eux et les mettre à leur place. Notre relation n’est pas toujours simple. Et si nous nous habituons les uns aux autres, il nous est difficile de nous quitter. Récemment, l'éditeur m'a écrit qu'il a visité les places que j’ai décrit dans le roman était en route vers les lieux décrits dans le roman Et à Portofino, et là-bas… C’est sans doute l'objectif. Créer des ambiances différentes. Le roman est comme un tissu merveilleux, capable réchauffer par des temps froidsdans le froid et frais dans la chaleur.


 

Andreï Vinogradov est un écrivain qui se risque à construire un récit comme il le veut. C’est comme un cinéma d’auteur, avec une concentration sur les pensées et les sensations du personnage, et non pas ne évolution selon des sujets qui sont construits selon un sujet prévisible. Cette prose est une aubaine pour un lecteur très exigeant.

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