Avec le poulet, le canard constitue l'une des principales sources de viande, d'oeufs et de plumes pour l'économie mondiale. Mais il est aussi le premier réservoir naturel pour les virus de la grippe aviaire (grippe A).
La plupart du temps, ces souches de grippe A restent relativement inoffensives pour le canard. Mais l'équilibre très ancien entre le volatile hôte et la grippe aviaire a été rompu au cours des dernières années avec l'émergence des virus de type H5N1. Des souches de ce virus ont provoqué des épizooties parmi les oiseaux de plus de 60 pays, avec plus de 600 cas d'infection humaine constatés à ce jour et un taux de mortalité de 59% chez l'homme.
Plus récemment, d'autres virus de grippe aviaire (H9N2, H7N2 et le dernier en date H7N9) ont également infecté des humains, principalement en Asie.
En séquençant le génome du colvert (Anas platyrhynchos), les chercheurs se sont particulièrement concentrés sur les gènes liés à l'immunité pour les comparer avec ceux des trois autres espèces d'oiseau dont l'ADN est déjà connu: le poulet, la dinde et le diamant mandarin, un petit passereau australien.
Le répertoire génétique immunitaire du canard comporte des gènes qui ne sont pas présents dans les trois autres espèces, écrivent les auteurs dans leur étude, publiée par la revue britannique Nature genetics.
En outre, le canard est doté de certains de ces gènes en double exemplaire, contrairement au poulet. Cela pourrait expliquer pourquoi son système immunitaire réagit mieux que celui d'autres oiseaux face à la grippe aviaire, suggèrent les chercheurs.