Deux organisations internationales - le Consortium international des journalistes d’investigation (International Consortium of Investigative Journalistes ou ICIJ) et Global Witness, s’occupant d’un large spectre de crimes internationaux - sont en tête de la campagne mondiale de dépistage de l’argent placé dans les offshores et autres paradis fiscaux. En avril ICIJ a publié les noms qui se cachent derrière les 120 mille compagnies et fonds offshores anonymes. Parmi eux beaucoup de personnages connus – de l’ancien trésorier de la campagne électorale du président français François Hollande et de son ami proche Jean-Jacques Augier au Premier ministre géorgien, le milliardaire Bidzina Ivanichvili. Or les révélations de Global Witness ont choqué encore plus. Hormis les zones offshore comme les îles Vierges ou les îles Caïmans, ou encore Chypre, cette organisation a rassemblé des données sur des centres financiers à Singapour, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis. Ils offraient leurs réseaux pour le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale non moins activement que les paradis fiscaux des Caraïbes.
De cette façon, le problème plonge ses racines beaucoup plus profondément. On peut parler aujourd’hui de crise globale du système financier mondial, a noté Mikhaïl Déliaguine, directeur de l’Institut russe des problèmes de la mondialisation :
« Le système financier mondial est plus que grièvement malade, il est incurable. La situation va aboutir à une dépression généralisée. Parce que des monopoles globaux se sont formés sur le marché. Ils pourrissent à cause de l’absence de concurrence. On sera ballottés encore un certain temps dans cet état. Par ailleurs, aucune thérapie « ciblée », aucune mesure systémique ne sauraient y remédier pour cette simple raison que les principaux bénéficiaires du système financier en place sont à la fois ses acteurs les plus influents. »
Ceci concerne, notamment, le FMI, a rappelé Alexeï Kouznetsov, dirigeant du Centre des études européennes à l’Institut d’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie russe des sciences :
« Le FMI ne donne que des garanties. En fait il rassure les spéculateurs, notamment les spéculateurs américains. Si bien que la lutte contre les phénomènes de crise est assumée pour l’essentiel par les Européens eux-mêmes. »
Il est peu probable que les propriétaires tout-puissants de comptes bancaires et d’actifs accepteront de partager pour aider la Grèce, Chypre ou encore la Slovénie. T